Ramène ta science est une chronique proposée par les élèves de l’Ecole des Mines d’Alès.

La place de l’homme sur Terre : une espèce fragile dans un monde foisonnant

La Terre, berceau de l’humanité, existait bien avant l’apparition de l’homme — et continuera sans doute longtemps après lui. Depuis des milliards d’années, la vie s’y est développée, transformée, puis effacée à maintes reprises. Sur le million d’espèces ayant un jour habité la planète, 99,9 % ont disparu. L’histoire de l’humanité, elle, n’occupe qu’une infime ligne à la toute fin du livre de la vie.

Une existence minuscule dans le grand récit du vivant

Si l’histoire de la Terre comptait mille pages, la vie n’apparaîtrait qu’à la page 185. Les organismes multicellulaires, la sortie des eaux ou les dinosaures n’occuperaient que quelques chapitres avant l’arrivée tardive d’Homo sapiens, sur la dernière page. Cinq extinctions massives ont déjà balayé la planète, effaçant jusqu’à 96 % des espèces marines, comme lors de la catastrophe survenue il y a 250 millions d’années.

Dans cet océan d’espèces, l’homme n’est qu’un vertébré parmi 70 000, lui-même membre d’une famille de 5 000 mammifères. Et encore : les vertébrés ne sont qu’une minorité du vivant. La Terre compte vingt fois plus d’invertébrés et cinq fois plus de plantes, sans parler des bactéries et virus qui portent le total potentiel des espèces à près de 100 milliards.

Une domination fragile et paradoxale

Malgré sa position marginale dans l’arbre du vivant, l’homme est devenu l’espèce dominante de la planète. Pourtant, ses performances biologiques sont loin d’être remarquables. Il est moins rapide qu’un guépard, moins fort qu’un scarabée rhinocéros, moins résistant qu’un tardigrade capable de survivre au vide spatial. Même en biomasse, l’humanité ne rivalise pas avec les fourmis.

L’être humain ne voit ni dans le noir, ni les infrarouges, ni les ultraviolets. Il ne perçoit pas les champs magnétiques ni électriques. Physiquement fragile, il est pourtant doté d’une conscience et d’une intelligence collectives qui lui ont permis de dominer un monde où tout semblait jouer contre lui.

Une force née de la vulnérabilité

L’homme n’est pas l’espèce la plus forte, mais la plus inventive. C’est peut-être cette fragilité, paradoxalement, qui rend sa survie et sa domination si fascinantes : une espèce minuscule, mais capable de penser l’univers et de s’interroger sur sa propre place dans le vivant.