Paul écrit son épître aux Corinthiens après avoir reçu des nouvelles inquiétantes de cette église à laquelle il est profondément attaché. Il apprend que certains enseignent qu’il n’y a pas de résurrection. En réponse, il développe un argumentaire en six points au chapitre 15. Tout d’abord, il affirme que Christ est ressuscité et est apparu aux Douze, puis à plus de 500 frères à la fois, dont certains sont encore vivants et peuvent en témoigner. Ensuite, il explique que Christ lui-même s’est révélé à lui, bien qu’il ne l’ait pas connu de son vivant, et que cette rencontre a fondé son ministère. Il souligne que la résurrection change la nature même de notre existence : d’une vie vouée à la mort, nous passons à une vie promise à la résurrection. Il insiste aussi sur le fait que la résurrection n’est pas une simple prolongation de la vie, mais une transformation totale de l’être. Cette résurrection s’inscrit dans une perspective eschatologique, elle s’accomplira pleinement à la fin des temps. Enfin, Paul conclut en expliquant que l’espérance de la résurrection nous libère de la peur de la mort.

Dans ce passage, Paul ne nie pas la réalité de la mort, mais il affirme que la foi nous donne l’espérance d’une victoire ultime sur elle. La mort n’a plus d’emprise définitive car elle ne constitue pas la fin de notre existence. Cette certitude doit conduire à l’action de grâce envers Dieu, à un renforcement de la foi et à une marche constante dans l’œuvre du Seigneur. La résurrection n’est pas seulement une promesse future, elle se manifeste déjà dans notre vie présente.

Jésus conclut son sermon sur la plaine par trois paraboles : celle de l’aveugle qui ne peut guider un autre aveugle, celle de la paille et de la poutre, et celle de l’arbre qui porte ses fruits. Par l’espérance de la résurrection, nous sommes appelés à incarner ces enseignements. Cette espérance n’est pas un simple réconfort face à la peur de la mort, mais un appel à renouveler notre existence dès maintenant. Si Christ est ressuscité, nous sommes aussi appelés à la résurrection et donc à une vie transformée. Cette transformation doit se traduire par une lumière intérieure cultivée, un regard bienveillant sur autrui et la production de fruits dignes de la vie du Christ.

Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Intervenant : Antoine Nouis