La situation actuelle en Nouvelle-Calédonie est « un ratage, une bêtise et une injustice » ! François Roux, avocat et protestant engagé au service de la cause des plus petits ne mâche pas ses mots. Il a aujourd’hui repris sa robe d’avocat pour défendre à nouveau le peuple Kanak et l’injustice qui leur est faite. Pas de quoi désespérer cependant quand on se souvient que la devise du principal parti Kanak est « Deux couleurs, un seul peuple ».

François Roux, avocat passionné et protestant engagé, revêt à nouveau sa robe d’avocat pour défendre le peuple kanak, illustrant un retour remarqué après des années de retraite passées à cultiver des tulipes dans les Cévennes. François Roux, précédemment sollicité en 1988 par un détenu dont il avait assuré la défense, a été rappelé pour aider la fille de ce dernier, également confrontée à des démêlés judiciaires. « La situation actuelle en Nouvelle-Calédonie est un ratage, une bêtise et une injustice ! » s’indigne-t-il, déterminé à lutter contre les séquelles d’une colonisation française qui a profondément marqué l’histoire de la Nouvelle-Calédonie depuis près de 200 ans.

Les Kanaks, premiers habitants de l’archipel, ont subi des déplacements forcés et une dilution démographique orchestrée par l’arrivée de colons français, dans une stratégie approuvée et maintenue par les pouvoirs politiques successifs, selon François Roux. Malgré des accords censés pacifier les relations entre communautés kanakes et non-kanakes, la recomposition politique entre loyalistes et indépendantistes ont ravivé les tensions : les non-Kanaks redoutent de devenir minoritaires tandis que les leaders kanaks dénoncent des injustices persistantes et des représailles violentes.

La crise s’est aggravée avec la pandémie de COVID-19, impactant les débats sur l’indépendance et le dernier référendum qui a vu une participation particulièrement basse, compliquant la quête d’autodétermination. Face à une couverture médiatique souvent focalisée sur la violence, François Roux souligne que les Kanaks sont majoritairement les victimes et garde espoir en une réconciliation, inspiré par la devise du principal parti kanak : « Deux couleurs, un seul peuple ».

Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Remerciements : François Roux
Entretien mené par : David Gonzalez
Technique : Quentin Sondag