Il est décidément devenu maître du jeu ou plutôt maître du suspens. Sans que personne s’y attende, Vladimir Poutine a annoncé le retrait d’une partie de ses avions d’attaque de Syrie, tout en y maintenant un « site de logistique aérienne ». Pendant cinq mois, les pilonnages massifs ont conforté l’armée de Bachar el-Assad. Les Occidentaux ont accusé la Russie de frapper les rebelles syriens modérés alors que Moscou affirmait bombarder les groupes terroristes, dont les djihadistes du groupe État islamique. Des différences d’analyses qui bloquent toute avancée significative de la paix, même si le cessez-le-feu semble porter quelques fruits…
Il n’empêche : le coup de théâtre du président russe a remis les projecteurs sur le Kremlin au moment même où de nouvelles négociations s’ouvrent à Genève entre des représentants du régime de Bachar el-Assad et une opposition marquée par son hétérogénéité. La question reste plus que jamais d’actualité : qui veut vraiment la paix en Syrie, ce pays en guerre depuis cinq ans, conflit qui a fait plus de 280 000 victimes et déplacé des millions de personnes ? Des déplacés dont la présence massive déstabilise le Liban – plus de 1 million pour une population totale de 4,5 millions d’habitants ! –, crée de graves tensions en Turquie, divise fortement l’Europe où les partis anti-migrants vont croissant. […]