Il y a une vingtaine d’années, le philosophe Hans Jonas intitulait un de ses livres Pour une éthique du futur. L’éthique ne concerne pas seulement le prochain au sens de celui qui est proche, qui est à côté de nous ; mais aussi le prochain au sens du suivant, celui qui vient après nous.
Les scientifiques parlent d’une grande accélération pour évoquer ce qui se passe depuis quelques décennies. Quand on mesure les évolutions du système terrestre : les émissions de gaz à effet de serre, la hausse des températures, l’acidification des océans, l’érosion de la biodiversité, la réduction des forêts tropicales… pour la plupart des indicateurs, la courbe grimpe en flèche à partir du milieu des années 1950. Les chercheurs soulignent que les humains ont toujours modifié leur environnement, mais que ce que nous pouvons mesurer depuis le milieu du XXe siècle est sans précédent, en rythme comme en amplitude. Notre génération a une responsabilité particulière dans l’histoire de l’humanité en ce qu’elle sait que, si elle ne change pas de comportement, nos prochains au sens des suivants – nos enfants – auront à vivre sur une terre moins hospitalière, plus rude, plus injuste et plus violente. […]