Nous avons beaucoup espéré dans ce qu’on a appelé le Printemps arabe. Si ce dernier semble porter quelques fruits en Tunisie, en Syrie il a ouvert les écluses du mal.
Il y a trois ans, une partie des Syriens s’est élevée contre Bachar el-Assad. Si ce dernier avait été sage comme le roi du Maroc (voir notre dossier), il aurait écouté les revendications de la rue et la Syrie serait aujourd’hui un pays en voie de modernisation. Au lieu de cela, il a réprimé les manifestations, puis il est entré dans une spirale qui l’a conduit à torturer systématiquement la jeunesse de son pays, à utiliser les gaz contre sa population, à affamer les quartiers récalcitrants.
L’obstination du président, avec le soutien de quelques pays complices, lui a permis de se maintenir au pouvoir, mais il se trouve à la tête d’un pays dévasté.
La communauté internationale a été freinée d’intervenir pour ne pas renouveler les erreurs de la Libye qui est plongée aujourd’hui dans une crise politique, économique et sécuritaire. Si l’intervention militaire en Libye a détruit l’État et entraîné le mal, la non-intervention militaire en Syrie a laissé le champ libre au déferlement du mal. […]