On connaît l’aphorisme de Clemenceau disant que la guerre est une chose trop grave pour être confiée aux militaires. Il arrive que ceux-ci, parce qu’à la différence des civils ils l’ont faite, haïssent la guerre et soient des hommes de paix.
Yitzhak Rabin a été un général de l’armée israélienne, un héros de la guerre des Six-Jours, avant d’entrer en politique et de devenir Premier ministre. Ce fut un homme de paix. C’est sous son règne qu’ont été ratifiés les accords d’Oslo qui ont créé l’Autorité palestinienne, qu’un traité de paix a été signé avec la Jordanie, et que Yasser Arafat a renoncé à la violence et a reconnu officiellement l’État d’Israël. La paix était alors un horizon et les deux camps étaient sur le chemin du compromis, un chemin difficile et douloureux, mais qui préparait un avenir possible pour cette terre de Palestine.
Il y a vingt ans, Yitzhak Rabin était assassiné sous les balles d’un extrémiste religieux qui ne supportait pas les concessions qu’il faisait. L’assassin a réussi son funeste projet, et il a gagné politiquement puisque depuis deux décennies les extrémistes des deux bords n’ont cessé de prospérer. […]