Dans quatre semaines, nous voterons pour élire le parlement européen, et pourtant la presse semble plus mobilisée par les dissidences du parti socialiste que par le choix que devront faire 338 millions d’électeurs dans 28 pays.
Un sondage place le Front national en tête des intentions de vote. Ce succès d’un parti antieuropéen peut s’expliquer par plusieurs facteurs : le niveau élevé de l’abstention a toujours dopé l’extrême droite et les élections sans enjeux nationaux ont favorisé les votes de protestation. On peut y ajouter le manque de visibilité sur la politique européenne de l’UMP, la division de l’opposition républicaine en deux listes (UMP et UDI-MoDem), et le désaveu du gouvernement qui plombe les listes du parti socialiste. Ce pronostic, dans l’un des pays fondateurs de l’Union, montre la crise profonde que traversent les institutions européennes.
Une nouveauté de taille devrait pourtant réveiller l’intérêt pour ces élections, c’est l’application du traité de Lisbonne qui prévoit que le président de la Commission sera issu du Parlement alors qu’avant il était désigné par les chefs d’État et de gouvernement. Autrement dit, ce sont les députés que nous élirons qui choisiront le successeur de José Manuel Barroso dont le mandat prendra fin en octobre. […]