Les présidents israélien et palestinien iront à Rome prier pour la paix aux côtés du pape dimanche prochain. Il n’est pas difficile de dénigrer cette initiative en pointant qu’elle relève du bon sentiment et que s’il suffisait de prier pour la paix pour qu’elle advienne, ça ferait longtemps que la guerre aurait disparu. En outre, le président israélien a un rôle essentiellement symbolique et Shimon Pérès est à quelques jours de la fin de son mandat. Et pendant qu’il priera, les implantations se poursuivront… Tout cela est vrai, mais il n’empêche.
En Israël-Palestine, depuis les accords de Genève, on sait où se trouve la paix et quels compromis chaque camp sera appelé à faire. Le problème actuel est de trouver des hommes capables de porter ces accords, ce qui n’est manifestement pas le cas de Benyamin Netanyahou, l’actuel Premier ministre d’Israël. Ce n’est que par une démarche spirituelle de la part des dirigeants des deux parties que la paix pourra progresser.
Il n’y a pas de paix sans compromis et les compromis sont toujours impopulaires car ils induisent des concessions. Dans cette partie du monde, il y a eu ces dernières décennies deux hommes de compromis, Anouar el-Sadate et Yitzhak Rabin, et ils ont tous les deux été assassinés par des extrémistes de leur propre camp. Même si la majorité d’un peuple veut la paix, il suffit de quelques hommes déterminés, et d’une arme, pour assassiner un homme de bien. Il faut plus de courage pour proposer la paix que pour se draper dans son bon droit en jetant de l’huile sur le feu. […]