Il s’appelle Rodrigo Duterte. Certes il n’est pas blond mais il professe le même genre de provocations que Donald Trump, les mêmes outrances. Rodrigo Duterte vient d’être élu président des Philippines, l’un des pays les plus peuplés d’Asie. Donald Trump, lui, reste seul en lice pour l’investiture du Parti républicain, dans la nation la plus puissante du monde. Rodrigo Duterte a voté poing levé, à l’image de son programme de campagne : « Frapper fort ». Ses petites phrases ont fait le tour des réseaux sociaux, lui qui menace les défenseurs des droits humains, qui a soutenu les escadrons de la mort, qui se définit lui-même comme un dictateur. Et comme dans le cas de Donald Trump, aucun observateur ne pouvait imaginer sa victoire, en octobre, quand il a annoncé sa candidature.
Les Philippines, les États-Unis. Comment expliquer que dans deux pays aussi différents, les mêmes recettes provoquent les mêmes effets ? Et pourquoi en Europe – en Hongrie, en Autriche comme chez nous –, ceux qui crient le plus fort sont-ils les plus écoutés ? Pourquoi les diatribes contre les étrangers portent-elles autant de fruits ? […]