En Ukraine et à Gaza, le conflit met en jeu des légitimités antagonistes. Selon notre sensibilité, notre lecture de l’Histoire et notre vision du monde, notre sympathie va vers l’un ou l’autre camp tout en sachant qu’il n’y aura pas de solution qui ne soit politique, pas d’issue sans compromis.
Les nouvelles sur les exactions de l’État islamique d’Irak et du Levant (EIIL) relèvent d’un autre registre. Quand une milice s’impose à coup d’exécutions, de décapitations, d’exil forcé et d’esclavage sexuel, nous ne sommes plus devant une volonté d’assujettir un ennemi mais dans une dynamique génocidaire d’épuration religieuse. Nous ne sommes plus confrontés à un mal mais à une folie mortifère que nous pouvons assimiler au Mal. Face au Mal, trois réactions attendues.
Garder les yeux ouverts. En ce mois d’août, nous pouvons avoir tendance à fermer les yeux, ne pas trop ouvrir les journaux, pour profiter de nos vacances. Pourtant le livre du Deutéronome demande de se souvenir d’Amalec qui est le symbole du Mal (Dt 25,17). Alors que nous avons du mal à voir ce qui fait mal à voir, nous devons demeurer vigilants et lucides afin de penser et agir pour contenir le pire. […]