Dans la première épître aux Corinthiens, Paul consacre un chapitre au thème de la Résurrection. Il commence de la façon suivante : « Il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures, et il a été vu par Céphas, puis par les douze. Ensuite, il a été vu par plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont décédés. Ensuite, il a été vu par Jacques, puis par tous les apôtres. Après eux tous, il s’est fait voir à moi comme à l’avorton. » (1 Co 15,4-6). Il souligne la réalité de la Résurrection en égrenant les personnes qui ont été rencontrées par le ressuscité. L’épître aux Colossiens conjugue la Résurrection au présent : « Vous êtes ressuscités avec le Christ. » (Col 3,1). Si le message de Pâques est une parole de vie, elle n’a de sens que si elle s’incarne dans notre présent.
Si nous posons un regard lucide sur notre monde, la mort et les menaces de mort sont sérieuses. Prolifération nucléaire, guerres et risques de guerres, réchauffement climatique, désordres économiques… il est parfaitement raisonnable d’être sérieusement pessimiste, et politiquement je le suis. Face à cette situation, comment entendre le message d’une résurrection qui soit autre chose qu’un opium qui nous aide à supporter la réalité ? Comme une protestation qui nous appelle à choisir la vie envers et contre tout. L’annonce de la Résurrection est une proclamation de vie plantée dans la désespérance de notre monde. Choisir la vie devient un acte résurrectionnel, insurrectionnel contre la fatalité des œuvres de mort. […]