Malaise. C’est d’abord ce que j’ai ressenti à l’annonce de la grâce partielle accordée à Jacqueline Sauvage par le président de la République. Une sorte de malaise diffus, comme s’il m’était difficile de savoir qu’en penser, comment me situer…
Pourtant, j’aurais dû me réjouir qu’une femme victime pendant 47 longues années de la maltraitance et de la violence de son mari – qu’elle a fini par tuer –, puisse rentrer chez elle. Après tout, cet homme lui avait fait subir l’enfer, ainsi qu’à leurs trois filles. Et au fond, je lis comme un signe d’espérance son retour chez elle, pour se reconstruire.
Mais alors ? Toute la « publicité » faite autour de ce fait divers exceptionnel me trouble. On peut objecter que, si d’autres femmes n’avaient pas pris fait et cause pour Jacqueline Sauvage, rien ne se serait passé. Il n’y aurait pas eu cette énorme mobilisation sur les réseaux sociaux où la pétition a récolté près de 450 000 signatures. Il n’y aurait pas eu ce quasi-unanimisme de la classe politique pour appeler à sa remise en liberté conditionnelle. […]