À l’heure où nous bouclons, impossible d’imaginer ce que décideront, ce jeudi, nos amis britanniques. Vont-ils choisir de quitter l’UE (« out ») ou au contraire d’y rester (« in ») ? Sans préjuger des résultats, sur lesquels nous reviendrons la semaine prochaine, l’importance prise par ce suffrage interroge.
Imaginé il y a trois ans par un David Cameron dépassé aujourd’hui par la tourmente qu’il a lui-même déclenchée, le référendum des Britanniques – et les Anglais ne voteront sans doute pas comme les Écossais ou les Nord-Irlandais – met cruellement en lumière la maladie qui touche l’Europe.
Pourquoi en est-on arrivé là, à ce retour flamboyant des nationalismes, à l’exacerbation des peurs, au rejet grandissant de l’étranger ? Comment le rêve si réjouissant d’une Europe où chacun pourrait décider dans quel pays il souhaite s’installer, dans un grand ensemble apaisé, vivant sa diversité comme une immense richesse, s’est-il délité à ce point ? Comment le million de bébés nés des amours d’Erasmus ne l’emporte-t-il pas dans les imaginaires sur la volonté de retrouver un entre soi rassurant et… mortifère ? […]