Certains d’entre nous craignent l’appel d’air. D’autres dénoncent la générosité naïve de ceux qui rêvent d’un monde sans frontières et l’instrumentalisation par les syndicats et autres partis politiques. Ils pensent qu’on devrait commencer par « nos » SDF, parce que le gâteau n’est pas assez grand pour tout le monde…
Il convient de considérer toutes les peurs : le déclassement social de ceux qui ne s’en sortent plus, la perte d’identité et de repères d’une société en train de se déliter, une religion dont ils ne perçoivent que le visage grimaçant. Et pourtant. Qui échappera à la question qui provoque notre intranquillité : « Qu’as-tu fait de ton frère ? » (Gn 4,10.) Elle se pose toujours au singulier. À ceux qui prennent en notre nom des décisions géopolitiques, nous devons rappeler que ce sont de vraies personnes qui se battent pour qu’on les regarde en face. Leurs visages nous convoquent. Mais il est vrai que l’argument […]