L’arrivée au pouvoir de Syriza en Grèce déplace les pions en Europe, et c’est une bonne chose car l’immobilisme ankylose. Dix jours après les élections, nous pouvons tirer deux leçons de cette séquence.
D’abord la victoire de l’euro. Il y a quelques années encore, le parti Syriza préconisait une sortie de l’euro qui était, selon lui, responsable des difficultés de son pays. Plus ce parti se rapprochait d’une victoire possible et moins il parlait de la sortie de l’euro jusqu’à en faire une simple éventualité. Aujourd’hui, ses responsables font la tournée des pays européens pour inscrire leur politique dans l’Europe. En France, les deux fronts, national et de gauche, ont suivi la même trajectoire. Il est toujours facile d’externaliser sur les autres – en l’occurrence l’Europe et l’euro – les difficultés d’un pays. Quand la perspective d’accéder au pouvoir conduit ces partis à sortir des postures idéologiques, ils se rendent compte que si l’Europe et l’euro imposent des contraintes, ils sont aussi des protections. […]