Ce n’est pas un hasard si les joueurs de football sont parfois appelés les dieux du stade. De fait, les grandes célébrations sportives ont tous les attributs d’une cérémonie religieuse, les stades étant les cathédrales de ce siècle. Ils sont un des derniers lieux dans lequel se côtoient les riches et les pauvres, les hommes et, un peu moins, les femmes, de toutes les conditions et origines qui chantent ensemble et qui communient à une même passion. Le calendrier sportif a remplacé le calendrier liturgique et les stades sont plus fréquentés que les églises. Comme les religions, les manifestations sportives peuvent avoir un effet de régulation sociale. Dans certaines villes telles Lens ou Marseille, le football relève de l’identité locale et des études ont affirmé que le mythe de la France black-blanc-beur a fait baisser le racisme dans notre pays.
Le sport de haut niveau est devenu la religion de la modernité avec son slogan « plus vite, plus haut, plus fort », reflet d’une société de profit et de concurrence qui idolâtre l’argent, la performance et la jeunesse.
Si le football est une religion, on peut lui appliquer l’analyse de Marx lorsqu’il parlait d’opium du peuple. L’opium permet de supporter sa condition mais l’opium est une aliénation. Le sport est ambivalent entre l’esthétique du geste parfait et la crétinisation des masses. […]