En janvier, lors de sa conférence de presse, le président de la République avait annoncé un plan audacieux pour relancer la compétitivité des entreprises à partir du postulat selon lequel ce sont les entreprises qui créent des emplois. Coût de ce plan, 50 milliards d’euros en trois ans. Nous sommes aujourd’hui trois mois plus tard et la question du financement de ce pacte de compétitivité reste une arlésienne.
Mardi dernier, lors de son discours de politique générale, le Premier ministre a annoncé un allègement des charges salariales et des impôts pour les petits revenus, ce qui est juste. En période de crise, il est normal de faire un effort en faveur des plus fragiles. Une baisse du niveau de vie est beaucoup plus facile à supporter lorsqu’on a un gros salaire que lorsqu’on est au SMIC car, dans le premier cas, c’est sur le superflu que l’on rogne, alors que, pour les smicards, les économies se font sur l’essentiel.
Troisième donnée de l’équation, la contrainte budgétaire. L’Europe impose aux pays membres de maintenir leurs dettes dans certaines limites. Le bon sens dit qu’elle a raison, quand on a fait des dettes, il est normal de devoir les rembourser. En outre, lorsque la confiance dans la capacité d’un pays à rembourser ses dettes s’érode, les taux d’intérêt montent et le poids de la dette augmente. Comme il est beaucoup plus facile, agréable et électoralement payant, de vivre à crédit, l’Europe a raison de nous appeler à la rigueur. C’est en outre nécessaire si on ne veut pas se retrouver dans une nasse budgétaire comme la Grèce. […]