L’Église catholique est entrée en synode. À l’issue de cette seconde session, le pape apportera ses conclusions dans une exhortation apostolique. L’enjeu est important, car la conjugalité est un des sujets sur lesquels le discours de l’Église est le moins bien « reçu » par les fidèles. Combien de couples ont-ils recours à la contraception recommandée par l’Église ? L’immense majorité des couples mariés à l’Église ont une sexualité avant le mariage. L’exclusion des sacrements des divorcés remariés reste un scandale pour beaucoup.
Dans la grande tradition de l’Église, il est prêté attention à ce qu’on appelle le sensus fidelium qui est la démarche par laquelle le peuple de l’Église fait sienne une doctrine. En l’absence de cette acceptation, le discours doit être revu.
Dans un livre récent, le théologien catholique André Paul relève qu’il y a un point aveugle dans le discours sur la famille, c’est la question du désir. Dans le texte préparatoire au synode, une affirmation le confirme : « La Sainte Famille est l’admirable modèle des familles qui demeurent fidèles aux enseignements de l’Évangile. » Or, selon la tradition, « la Sainte Famille » est une famille sans sexualité puisque Marie est toujours vierge. Le modèle de famille présenté au peuple de l’Église est une famille sans sexualité ! […]