L’Europe est un rêve.
Un ancien dissident tchèque, Ludvik Vaculik, a écrit : « J’ai pris conscience de l’Europe dans mon lit, quand j’étais petit, en regardant la carte de l’Europe. L’âme compliquée de l’Europe procède de son terrain, du contour ondulé de ses rives, de la hauteur des montagnes, du climat et de la direction des rivières. Sur chaque baie un duc différent régnait, une île avait son roi, et comme de l’autre côté de chaque montagne, on parlait une autre langue, il était impossible d’établir une administration unique, nul conquérant n’a pu s’emparer de l’Europe d’un trait, il butait toujours sur un obstacle perdant temps et force. Sur les territoires conquis il laissait derrière lui des communautés insurgées qui, en dépit de leurs dimensions, se proclamèrent État et en dépit de leurs dimensions firent de leur patois, une langue administrative. Chassés d’un endroit, prédicateurs, enseignants, artistes, savants, s’établissaient un peu plus loin et personne n’y pouvait rien. Autant d’avancées dans le contour de l’Europe, autant de politiques différentes, autant de montagnes, autant de forteresses, de châteaux, de dynasties, autant de temples, autant de prêtres, presque autant de bibles différentes que d’Église. »
L’Europe est un kaléidoscope qui conduit à la célébration de la différence. […]