Noël est une fête saturée de mots, d’images et de symboles. Pourtant, dans le récit biblique de la Nativité, le mot « Noël » n’apparaît pas. Dans l’Évangile de Luc, ce sont d’autres termes qui dominent : nuit, peur, lumière, ange, joie, paix. Et puis il y a ce mot minuscule, presque inaperçu, sur lequel le pasteur Christian Baccuet choisit de s’arrêter dans sa méditation de Noël. Un mot de quatre lettres, répété trois fois : « vous ».
« Cette nuit, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur. » Le message de l’ange n’est pas une déclaration abstraite. Il est adressé. Il vise quelqu’un. Il parle à des bergers, figures à la fois bibliques et marginales : héritiers d’une longue histoire spirituelle, mais aussi hommes de la nuit, du dehors, souvent méprisés.
C’est à eux que la bonne nouvelle est annoncée. Et c’est là que le cœur du message chrétien se dévoile : Noël n’est pas une information générale, mais une parole personnelle. Ce « pour vous » traverse les siècles et rejoint celles et ceux qui, aujourd’hui encore, se sentent en attente, à l’écart, fatigués ou oubliés.
Christian Baccuet rappelle que l’Évangile n’efface pas la fragilité humaine. Au contraire, le signe donné par Dieu n’est pas une démonstration de puissance, mais un enfant, couché dans une mangeoire. La simplicité devient le lieu même de la présence divine. Le Sauveur attendu ne s’impose pas : il se donne.
Ce « vous » n’est pas réservé à la nuit de Noël. Dans l’Évangile de Luc, il revient sans cesse, jusqu’aux paroles du Ressuscité : « La paix soit avec vous ». Une paix reçue, puis transmise.
Noël, dès lors, n’est pas seulement un souvenir liturgique. C’est une adresse. Une invitation. Une promesse qui, aujourd’hui encore, nous rejoint personnellement — pour nous, et par nous, pour le monde.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Remerciements : Christian Baccuet, Tristan Poirier
Technique : Bill Barluet, David Gonzalez, Horizontal pictures
