« Après que le rapport sur la pédocriminalité dans l’Église catholique soit sorti, j’étais avec des prêtres et nous avons eu un échange très profond dans une belle fraternité. Nous nous sommes rappelé cette parole de Jean : « Vous êtes dans le monde, mais vous n’êtes pas du monde ». Effectivement, nous savons que le monde ne veut pas recevoir la parole de l’Évangile. Les ténèbres n’accueillent pas la lumière. Et pourtant, nous avons cette vocation, cet appel à témoigner de cette espérance dans le monde.

Réflexions sur les victimes et les prêtres

Alors, que s’est-il passé dans cette réunion? D’abord, nous avons pensé aux victimes, pour que nous soyons vigilants à ce qu’elles puissent trouver des lieux d’accompagnement. Qu’elles puissent aussi aller en confiance vers la justice des Hommes. Premières pensées aux victimes. Et puis ensuite, pensées pour ces prêtres. Les prêtres avec qui j’étais qui disent aujourd’hui qu’ils sont insultés. Et nous refusons en tant que chrétiens le discours du « tous pédophiles », « tous pourris » etc. etc. Discours mortifère. »

Considérations pour les bourreaux et réformes nécessaires

« La troisième chose, c’est que nous avons pensé aux bourreaux. Parce que dans l’Évangile, le bourreau n’est pas considéré comme un monstre, mais comme un être humain qui doit être puni par la justice des Hommes, mais qui est aussi appelé un jour à se reconstruire. Alors, oui, les victimes disent que la blessure, elles l’auront toujours. Mais, et la victime et le bourreau sont appelés sur un chemin de reconstruction et de vie. Enfin, nous avons parlé des réformes que nous devons faire dans nos Églises et nos institutions. Pour que ces structures de dominations et de pouvoir soient remises en question. »

Conclusion et remise en question personnelle

« Et puis nous avons terminé en nous posant la question personnelle, nous devons nous poser la question chacune et chacun de peut-être l’indifférence que nous avons eue un jour, quand nous avons peut-être fermé les yeux, nous n’avons pas voulu faire scandale, nous avons eu peur que l’institution soit déstabilisée et nous avons empêché des victimes de pouvoir être protégées et de pouvoir parler. Je crois que c’est important maintenant que nous puissions nous remettre en question pour que chacune et chacun nous allions sur un chemin de vie. »