La poésie biblique et ses métaphores
La poésie biblique représente plus de 30% de la Bible. La poésie est une forme d’écrit qui ne se limite pas au seul fait de véhiculer des idées, elle sollicite simultanément notre raison et notre imagination à travers les images créatives qu’elle utilise. C’est ce qu’on appelle le langage métaphorique. Certaines choses de la vie sont simples à comprendre parce qu’elles peuvent être expérimentées de manière concrète et palpable, comme le fait d’avoir froid. D’autres expériences ne sont pas aussi concrètes, comme le fait d’avoir une personne qui ne nous aime pas.
On voit dans les expressions telles que « elle m’a reçue froidement » ou « ne sois pas si froid » comment notre esprit associe des concepts concrets à des sentiments abstraits. On peut aussi inverser ces associations pour relier l’affection à la chaleur, par exemple « ils ont été chaleureux avec moi » ou « c’est une personne chaleureuse ». Donc, on prend un concept concret comme la chaleur pour le relier à un concept abstrait comme l’affection, offrant ainsi un moyen plus créatif de partager nos expériences.
Les métaphores dirigent notre système de pensée et notre langage. Par exemple, les idées sont souvent représentées comme des objets gouvernant nos pensées, menant à des guerres idéologiques dans les débats. Les métaphores façonnent notre imagination et notre comportement, et les poètes bibliques utilisent constamment des images métaphoriques pour exprimer des concepts spirituels et moraux.
Les dangers et la sécurité dans la poésie biblique
Certaines métaphores dans la Bible sont simples à comprendre, comme la lumière représentant le bien et les ténèbres représentant le mal. Cependant, les poètes bibliques vivaient dans une culture antique, donc certaines de leurs métaphores peuvent sembler étranges à notre époque. Par exemple, imagine des flots agités comme le cœur d’un océan en pleine tempête. Maintenant, pense à une situation où tu étais en danger et fusionne ces deux images. Le danger est semblable à des flots agités.
Les auteurs bibliques qualifient souvent les personnes dangereuses de flots agités. Par exemple, dans le Psaume 69 : « Oh mon Dieu, sauve-moi ! Les flots me submergent et menacent ma vie. » Les ennemis sont comparés à des vagues dangereuses. De même, les nations ennemies sont décrites comme des flots impétueux dans Ésaïe 17 : « Malheur ! C’est le grondement de peuples innombrables, un tumulte de nations comme celui des eaux impétueuses. » Ces métaphores du danger et du chaos sont courantes dans la Bible, mais Dieu est décrit comme ayant le pouvoir de contrôler ces flots agités.
La terre ferme, par opposition aux flots agités, représente la sécurité et la stabilité. Dieu offre cette sécurité en faisant apparaître la terre ferme au début de la Genèse et en établissant le jardin d’Éden, décrit avec des images rappelant un temple antique surplombant des flots dangereux. Cette métaphore de la sécurité se retrouve tout au long de la poésie biblique, comme dans le Psaume 65 où David célèbre la présence de Dieu dans le temple : « Heureux celui que tu choisis pour l’habiter auprès de toi. »
Dieu comme refuge et rocher
Le temple, représentant la présence de Dieu, est souvent associé à des images de refuge et de stabilité. Dans le Psaume 18, l’Éternel est décrit comme « ma forteresse, mon rocher, mon libérateur. » Jésus reprend cette image en comparant le fait de l’écouter à l’action de bâtir sa maison sur un rocher. Ces métaphores bibliques sont enracinées dans les récits antérieurs de la Bible, et comprendre ces récits aide à saisir les images poétiques.
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