Face aux incendies : L’espérance

« Nous sommes à quelques kilomètres de là où j’habite, près de Montpellier, sur le théâtre du drame que nous avons vécu cet été : le grand incendie. Cet été, la sécheresse, la canicule et les incendies ont frappé. Face à cela, quelle peut être notre espérance ? L’espérance n’est pas un optimisme béat. Elle commence par regarder les choses en face.

C’est pour cela que je suis venu ici, pour voir ce théâtre du drame. Mais l’espérance, c’est aussi se laisser arrêter par des petits signes dans cette réalité, des petits signes qui nous invitent à regarder loin et à lever les yeux. Aujourd’hui, je vois ces petites plantes vivaces et tenaces qui repoussent sur les lieux mêmes du drame. »

Des paroles de vie dans les écritures

« Dans les Écritures bibliques, il y a des paroles petites comme ces plantes vivaces et tenaces, qui nous invitent à l’espérance. Une de ces paroles se trouve dans la lettre aux Éphésiens. L’écrivain se retrouve prisonnier et, dans cette situation, il dit que le projet de Dieu est de rassembler tout ce qui est sur la terre et dans le ciel dans le Christ (Éphésiens 1,10).

Pour l’écrivain, le « Christ » ne fait pas immédiatement référence à l’homme Jésus de Nazareth, mais à une intelligence et à un dynamisme manifesté à travers l’homme de Nazareth. En méditant les Évangiles, il devient clair que dans le sillage de Jésus de Nazareth, des vies éparpillées, disloquées, brisées retrouvent une cohésion, une consistance et une cohérence. »

La dynamique de vie et de réconciliation

« Quand l’écrivain parle de « tout récapituler dans le Christ », il fait référence à une dynamique divine. Depuis la création du monde, Dieu travaille notre réalité pour que les tensions, les conflits et les drames soient dénoués. Chaque élément est repris, retravaillé pour trouver une nouvelle cohésion, donnant une consistance à l’ensemble et permettant à tout de s’épanouir.

Cette dynamique de vie, qui réconcilie tout, souffre avec nous dans ces théâtres de drame que nous vivons. Elle souffre avec la Création et avec chaque humain subissant ces drames. Cependant, cette dynamique n’est pas arrêtée par cette souffrance. Comme elle a su déjouer la folie de la crucifixion pour que personne ne reste cloué dans son angoisse et son drame, elle travaille notre quotidien pour nous remettre en route. En faisant alliance avec elle chaque matin, nous choisissons la vie. »