Le sapin de Noël, une tradition absente de la Galilée

Si beaucoup de chrétiens marquent la naissance de Jésus en décorant un épicéa dans leur maison, il faut remarquer qu’il est totalement absent des régions de Galilée où il a vécu. L’origine du sapin de Noël est donc européenne. Dès l’Antiquité, les civilisations voient dans cet arbre à feuillage persistant une manifestation du sacré, presque un miracle.

Un arbre sacré chez les Celtes

Les conifères résistent à l’hiver, là où les arbres feuillus semblent mourir. Entre 2000 et 1200 avant Jésus-Christ, les Celtes célébraient déjà le retour du soleil en décorant un épicéa. Les Druides y suspendaient des fruits, des fleurs séchées ou des céréales destinées aux divinités. Les Gaulois, quant à eux, l’appelaient déjà l’arbre de l’enfantement, symbole du soleil renaissant.

La christianisation du sapin

Au VIIIᵉ siècle, le moine Saint Boniface part évangéliser les tribus germaniques. Il interrompt un rite sacrificiel autour d’un chêne dédié au dieu Thor et le remplace par un épicéa, qu’il baptise l’arbre de l’enfant Jésus.

Par la suite, l’Église utilise le sapin comme outil pédagogique pour expliquer l’histoire biblique, depuis la Création jusqu’à Adam et Ève face à l’arbre de la connaissance du bien et du mal. On prend alors un épicéa auquel on accroche des pommes rouges.

Les premiers sapins de Noël dans les maisons

Les traces les plus anciennes de sapins de Noël domestiques remontent à 1521, en Alsace. Pendant plusieurs siècles, on trouve un sapin dans les régions protestantes, tandis que les régions catholiques privilégient la crèche. Ce n’est qu’au XIXᵉ siècle que les deux traditions commencent à se mêler.

À Paris, la duchesse d’Orléans Hélène de Mecklembourg, princesse allemande et protestante, fait dresser un sapin aux Tuileries pour ses enfants, introduisant la coutume à la cour de France.

Une réconciliation tardive entre sapin et crèche

Longtemps, le clergé catholique regarde le sapin avec suspicion, tantôt perçu comme paganisme, tantôt comme symbole protestant. Ce n’est qu’en 1982 que le pape Jean-Paul II fait dresser un immense sapin de Noël sur la place Saint-Pierre, à côté d’une crèche monumentale.

Les deux traditions de Noël sont alors officiellement réunies.

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