Pourquoi Karambolage reste un rendez-vous précieux

Depuis des années, Karambolage, sur Arte, fait partie de ces émissions auxquelles nous revenons toujours avec le même plaisir. Sans jamais être didactique, elle parvient à rendre lisibles nos différences culturelles, à en révéler la profondeur historique et symbolique, tout en conservant une légèreté rare. Chaque objet, chaque coutume, chaque mot devient une porte d’entrée vers une manière d’habiter le monde.

La rediffusion récente de l’épisode consacré à la Saint-Nicolas en est une nouvelle illustration. À travers le récit de Nikola Obermann, Karambolage nous emmène en Allemagne — mais pas seulement — à la découverte d’une fête célébrée le 6 décembre, attendue par les enfants avec une impatience presque équivalente à celle du passage du Père Noël. Dans de nombreuses familles, cette date compte autant que le 24 décembre : chaussures déposées devant la porte, friandises, petites surprises, et cette figure de saint Nicolas, à la fois bienveillante et éducative, qui précède l’imaginaire plus commercial de Noël.

Ce qui nous touche particulièrement dans cet épisode, c’est la manière dont Karambolage rappelle que le Père Noël n’est pas une invention hors-sol, mais l’héritier de traditions européennes anciennes, profondément enracinées dans l’histoire chrétienne et populaire. La Saint-Nicolas raconte une autre temporalité de l’enfance, une attente différente, plus proche du calendrier liturgique et des rythmes culturels locaux.

En redonnant vie à ces traditions, l’émission nous invite à regarder autrement ce que nous croyions familier. Elle montre que les fêtes ne sont jamais figées, qu’elles circulent, se transforment, se croisent d’un pays à l’autre, et qu’elles disent quelque chose de notre rapport au temps, à la transmission et à l’espérance.

C’est sans doute pour cela que Karambolage continue de nous accompagner : parce qu’elle nous aide à comprendre l’Europe non comme une abstraction, mais comme une mosaïque vivante de récits, de gestes et de souvenirs partagés.

Production : Arte TV. Première diffusion : le 2 décembre 2024.

Autrice : Nikola Obermann ; réalisation : Christine Gensheimer & Timo Katz