Ceux qui sont opposés à la participation de la France à une intervention armée en Irak disent que le chaos actuel est la conséquence de l’intervention américaine en 2003, et que c’est aux États-Unis de réparer ce qu’ils ont cassé. L’argument n’est pas sans valeur mais il peut être retourné : en participant à une intervention militaire dans le cadre d’une légitimité internationale, on montre qu’elle relève d’un registre différent de celle de 2003.

La différence fondamentale est que cette intervention est menée à l’appel du président de l’Irak qui est l’autorité légitime du pays. Elle s’apparente plus à une opération de police, pour aider un pays à maintenir son autorité sur son territoire, qu’à une agression étrangère. Cette intervention s’inscrit dans le cadre de ce que dit l’apôtre Paul dans l’épître aux Romains lorsqu’il déclare que « ce n’est pas pour rien que l’autorité porte l’épée : elle est en effet au service de Dieu pour faire justice, pour la colère, contre celui qui pratique le mal » (Rm 13,4). Il s’agit bien ici d’arrêter « l’État Islamique » qui est une expression du mal dans sa dimension totalitaire et sa politique d’épuration religieuse. […]