Croire que Dieu s’est incarné en Jésus pour « sauver l’humanité » relève aujourd’hui de la folie, confesse Daniel Cremer, coordinateur du Grand Kiff. Non pas par tradition ou héritage religieux, bien qu’il ait grandi dans le protestantisme, mais par une conviction personnelle, profondément ancrée et assumée comme irrationnelle. Une foi qui dépasse la logique et les conditionnements de l’enfance.
Le mot « sauver » paraît presque tabou, trop chargé, trop grand, trop souvent galvaudé. Et pourtant, c’est bien ce terme-là que Daniel Cremer revendique. Il affirme croire que Dieu, en Jésus, est venu sur terre pour cela : offrir un salut à l’humanité. Une idée qui, à ses yeux, défie l’entendement moderne, mais à laquelle il adhère avec toute son âme.
Ce n’est pas une doctrine qu’il répète mécaniquement, ni une culture qu’il reproduit. C’est une foi vécue mais aussi vivifiante. Dans un monde marqué par le chaos, les crises et la violence, cette croyance jugée « démesurée » devient un refuge, un moteur, un élan vers les autres.
Croire que quelque chose de beau nous attend, au-delà de ce qui semble perdu. Croire, non pas pour fuir le réel, mais pour y trouver une raison de se lever, de rencontrer, de tenir debout. Là réside, selon lui, la puissance paradoxale de l’espérance chrétienne : croire en l’incroyable pour mieux affronter l’insupportable.
Et si cette foi peut sembler insensée, elle se révèle pour Daniel Cremer comme une lumière dans la nuit, inutile peut-être aux yeux du monde, mais essentielle à son humanité.
Production : Fondation Bersier – Regards protestants
Remerciements : Daniel Cremer
Entretien mené par : David Gonzalez
Technique : Quentin Sondag, Horizontal Pictures