Dans le même week-end, une tuerie à Copenhague, des propos vulgairement antisémites d’un ancien président du Conseil constitutionnel, et une profanation de cimetière en Alsace. Dans tous ces cas, une communauté est visée, les juifs, les vivants et les morts. Dans sa réaction le président des Églises d’Alsace a écrit : « Sans vous, amis juifs, la France n’est plus la France et l’Alsace n’est plus l’Alsace ! » S’en prendre aux juifs, ce n’est pas que s’en prendre à une communauté particulière, c’est s’en prendre à un fondement de notre civilisation qui considère la diversité comme une richesse.

Pourquoi à Copenhague comme à Paris, après s’être attaqués à des symboles de la liberté de dérision, les terroristes s’en sont-ils pris à des lieux juifs ? Qu’est-ce qui dérange tant dans le judaïsme ? Le fait d’être autre, de tenir à sa différence, d’être fidèle à sa vocation. La singularité est perçue comme une menace alors que c’est une vertu. Une société est riche lorsque chacun est authentiquement lui-même, tout en laissant à l’autre le droit d’être différent. L’antisémitisme nous concerne tous. […]