Auparavant connue sous le nom de variole du singe, mpox a poussé L’Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclencher, mercredi 14 août, son plus haut degré d’alerte au niveau international face à la résurgence en Afrique. En Europe, une personne vivant dans la région de Stockholm, en Suède, a été diagnostiquée comme porteuse du sous-type clade 1 du virus. Il s’agit d’une première hors d’Afrique, selon l’Agence suédoise de santé publique.

Une nouvelle souche plus contagieuse

Diagnostiqué pour la première fois en 1970 dans l’actuelle République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), mpox est une maladie virale, rappelle La Dépêche du Midi. Elle se transmet de l’animal à l’homme, en consommant de la chair contaminée par exemple, mais aussi par contact physique étroit avec une personne infectée par le virus. À l’origine de l’épidémie actuelle, le clade 1 et le clade 1b, une mutation du virus apparue en septembre 2023 dans la ville minière de Kamituga en République démocratique du Congo (RDC).

Pas une mais des épidémies

En moins d’un an, la mutation s’est propagée à une vitesse alarmante. « Au cours du mois dernier, environ 90 cas de clade 1b ont été signalés dans quatre pays voisins de la RDC (Burundi, Kenya, Rwanda et Ouganda) qui n’avaient jamais signalé de mpox auparavant », a expliqué le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS. Et d’ajouter : « Nous faisons face à plusieurs épidémies avec différentes souches dans différents pays, avec différents modes de transmission et différents niveaux de risque. »

Quels modes de transmission ?

Contrairement aux deux souches précédentes, le clade 1b a la particularité de se propager en dehors des contacts sexuels. Bien plus agressif, cette souche du virus provoque d’atroces « éruptions cutanées sur tout le corps », là où la souche II se manifestait sous forme de lésions ou d’éruptions circonscrites au visage, à la bouche et aux zones génitales selon le professeur Trudie Lang de l’université d’Oxford. Selon le ministère français du Travail, de la Santé et des Solidarités, la transmission interhumaine se produit à l’occasion d’un contact prolongé en face à face par des gouttelettes respiratoires ou par contact direct avec une personne infectée, à travers les fluides corporels, les lésions cutanées de la maladie ou les muqueuses internes comme la bouche, ainsi que de manière indirecte par des objets que le malade a contaminés, comme des vêtements ou du linge de lit. Il souligne qu’ »Il est donc important que les malades respectent un isolement pendant toute la durée de la maladie (jusqu’à disparition des dernières croûtes, le plus souvent 3 semaines) ».

Les enfants plus fragiles

Le taux de mortalité du clade 1b est estimé à 3,6 %. Il s’agit « sans aucun doute [de la mutation de Mpox] la plus dangereuse à ce jour », déclarait en juin dernier le professeur Jean-Claude Udahemuka, chercheur à l’université du Rwanda. Le clade 1b emporte 5 % des adultes et 10 % des enfants qui la contractent. La plupart des décès enregistrés en RDC, à cause de ce variant, ont touché des enfants, selon le professeur Dimie Ogoina, le président du comité d’urgence de l’OMS.

Un vaccin déjà au point

Il existe un vaccin bon marché et disponible en grande quantité contre le virus. Mais pour le moment, les pays concernés ne disposent pas du stock suffisant pour faire face à l’épidémie, selon le chef du conseil d’urgence de l’OMS. En France, le mpox n’a jamais occasionné de cas mortels selon le site du gouvernement. En 2022, face à la diffusion du virus, la Haute Autorité de santé (HAS) avait toutefois recommandé qu’une vaccination préventive soit proposée sur l’ensemble du territoire français aux groupes alors les plus exposés au virus : les personnes trans, les homosexuels ayant des partenaires sexuels multiples, ainsi que les travailleurs du sexe et les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle.