À la CFDT depuis toujours
Né le 27 octobre 1968 à Guérande, en Loire-Atlantique, Laurent Berger est le fils d’un ouvrier des Chantiers de l’Atlantique et d’une auxiliaire de puériculture. Il adhère à la Confédération française démocratique du travail (CFDT) alors qu’il est étudiant et travaille en tant que surveillant dans un collège. Sa maîtrise d’histoire en poche et un mémoire intitulé “L’Épiscopat nantais de Monseigneur Villepelet (1936-1966)”, il devient permanent de la Jeunesse ouvrière chrétienne en 1991 et en sera le secrétaire général de 1992 à 1994.
Au service des autres
Après quelques remplacements en tant que professeur d’histoire-géographie, Laurent Berger est embauché par une association d’insertion à Saint-Nazaire. La structure aide des adultes en chômage de longue durée et des allocataires du RMI (revenu minimum d’insertion, une allocation en vigueur entre le 1ᵉʳ décembre 1988 et le 31 mai 2009) à trouver un emploi. Là, Laurent Berger crée une section syndicale CFDT et devient délégué du personnel de cette structure de neuf personnes.
Action syndicale
Dès 1996, Laurent Berger devient permanent à l’union locale CFDT de Saint-Nazaire. Il travaille alors sur les problématiques d’emploi et sur la place des jeunes au sein du syndicat. Sept ans plus tard, il est élu secrétaire général de l’union régionale des Pays de la Loire et intègre le bureau national. Une ascension qui se poursuit jusqu’au 21 mars 2012. Ce jour-là, le syndicaliste est nommé secrétaire général adjoint de la CFDT, poste qui lui vaut de coordonner l’action revendicative de la CFDT. Responsable d’un chantier sur l’évolution du fonctionnement du syndicat, qui souhaite développer la proximité avec les salariés, le Guérandais gravit un nouvel échelon le 28 novembre 2012. À la suite de la démission de François Chérèque, le bureau national de la CFDT élit Laurent Berger au poste de secrétaire général. Il sera réélu haut la main en 2014, en 2018 et en 2022. Et depuis mai 2019, le patron de la CFDT est également président de la Confédération européenne des syndicats.
Prises de position
En 2016, alors que FO et la CGT s’opposent à ce projet, Laurent Berger soutient la loi travail portée par le gouvernement socialiste de Manuel Valls. Le syndicaliste n’hésite pas non plus à dire son opposition au Front national. Au lendemain des élections européennes de 2014, il déclare dans un entretien : “Pour moi, le Front national est toujours trop haut : ce parti (je ne parle pas de ses électeurs) est une tache sur la démocratie. Nous avons le choix entre une société autoritaire, qui sera dans le ‘y a qu’à, faut qu’on’ et la recherche du bouc émissaire, et une société plus apaisée, du dialogue et de l’écoute. C’est plus compliqué, mais ce sera toujours mon choix.” En avril 2017, lors de la campagne de l’élection présidentielle, cette fois, il ne donne pas de consigne de vote, mais explique “avoir clairement pris position contre Marine Le Pen et publié un argumentaire pour [leurs] militants”.
Le leader de la lutte contre la réforme des retraites
Forte de 800 000 adhérents, la CFDT a fait de son secrétaire général le leader de la mobilisation contre la réforme des retraites. Alors qu’Emmanuel Macron et sa Première ministre sont fragilisés, Laurent Berger voit sa cote de popularité bondir de vingt points (58%) en deux mois, selon un sondage Odoxa paru jeudi 30 mars et repéré par Le Télégramme. Pourtant, comme le précise Le Figaro, au sein de l’intersyndicale, Laurent Berger ne tire pas la couverture à lui. Mais son organisation pèse lourd dans la bataille sociale, grâce, notamment, à sa capacité à mobiliser. Il est perçu par le gouvernement comme un paratonnerre à la radicalisation de la contestation, en raison de son côté réformiste. Néanmoins, le quotidien rappelle qu’en juin 2022, le syndicaliste a eu pour consigne de ne pas reculer sur la question de l’âge de départ à la retraite. Aussi, sa demande sur RTL de faire une pause, voire la désignation d’un médiateur, en étonne plus d’un. Parmi eux, Sophie Binet. La nouvelle secrétaire générale de la CGT ne “croit pas à la pause”. Pour elle, il n’y a “pas d’autres sorties que le retrait”.