Le sexisme en milieu professionnel est une réalité et continue de sévir. D’après le baromètre 2025 de l’initiative #StOpE (Stop au Sexisme Ordinaire en Entreprise), portée par l’Association française des managers de la diversité et réalisée en collaboration avec l’institut de sondage Ipsos, 77 % des femmes salariées déclarent être régulièrement confrontées à des propos ou décisions sexistes au travail. Un chiffre en légère baisse par rapport au baromètre de 2021 (82 %) mais qui reste “alarmant”, comme le soulignent les auteurs.
Plus en détail, le rapport 2025 pose le constat d’un sexisme ordinaire toujours ancré dans le monde professionnel et d’un sexisme qui se caractérise de différentes manières, précise France info. Ainsi, trois femmes sur quatre se disent confrontées à des blagues sexistes et 40 % d’entre elles affirment avoir déjà été interpellées d’un qualificatif sexiste comme « ma grande » ou « miss » de la part d’un collègue homme. À l’inverse, un homme sur deux pense que ce type d’expression est bienveillant, voire flatteur.
Un sexisme qui va au-delà d’un regard sur le physique
Outre les blagues sexistes et les qualificatifs disgracieux, le sexisme en réunion est également une réalité puisqu’il touche deux femmes sur trois, tandis que 64 % des hommes jugent ces situations comme “invisibles”, souligne le rapport. Par ailleurs, lorsque le physique ou la tenue n’est pas la principale raison du comportement sexiste, le genre féminin dans son ensemble est alors pris pour cible. Selon Radio France qui détaille les résultats du baromètre, une femme sur deux se dit moins rémunérée que ses homologues masculins à travail égal et une femme sur deux a déjà vu ses compétences remises en question à cause de son genre.
Afin d’éviter ces situations embarrassantes, près de 57 % des femmes affirment mettre en place des stratégies comme le port de certaines tenues ou l’évitement de collègues de travail. En 2023, elles étaient déjà autant à agir de la sorte, rappelle la source.
Le rôle des employeurs
Pour lutter contre ce sexisme ordinaire, les entreprises peuvent adopter des sanctions contre les auteurs de propos ou comportements sexistes. 90 % des sondés estiment même que la sanction est la meilleure solution de lutte. Par ailleurs, le baromètre 2025 rappelle l’importance du rôle de médiation des employeurs. Ainsi, les politiques internes portées par les organisations engagées dans #StOpE sont saluées par 77 % des femmes et 86 % des hommes, contre respectivement 58 % et 72 % dans la moyenne nationale. De plus, 66 % des femmes salariées dans les structures #StOpE se déclarent protégées, contre 58 % dans la moyenne nationale.
« Les femmes veulent de la considération, elles veulent un sentiment de légitimité », a déclaré à France Inter Brigitte Grésy, ancienne présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle ajoute : « dès qu’on rentre dans le concret, ils [les hommes] n’ont plus le même diagnostic, ni la même conception des moyens que les femmes : ‘Les quotas, non on ne va pas accélérer le mouvement, il vaut mieux décélérer’ et surtout, certains disent que ça risque de discriminer les hommes. »
À noter que le baromètre 2025 de l’Association française des managers de la diversité a enregistré un record de 130 000 réponses de salariés provenant de 19 organisations signataires du collectif #StOpE. Parmi ces réponses, 90 % des sondés, tous genres confondus, admettent que les propos sexistes nuisent au bien-être au travail, à la confiance en soi et à la santé des femmes.