Au Bourget, le Salon international de l’aéronautique et de l’espace ouvre ses portes pour la 54e année, du 19 au 25 juin 2023. Alors que la France se lance dans la transition énergétique, il devient difficile pour les compagnies aériennes et l’État d’afficher l’avion comme un engin de prestige et une fierté nationale. Il s’agit donc de repenser des avions plus sobres, pour aller vers la neutralité carbone.

L’édition 2023 du Salon du Bourget est d’abord une première depuis quatre ans. L’édition 2021 avait été annulée en raison de la pandémie, et l’événement a lieu tous les deux ans. Les retrouvailles devraient être festives, selon franceinfo. Airbus annonce une pluie de commandes d’avions, et le cabinet de conseils AlixPartners se félicite des megadeals, ces contrats géants qui permettent aux compagnies de vendre en grande quantité.

À la fin du premier semestre, le nombre d’avions commandés devrait s’établir à plus de 2 000 exemplaires. Des chiffres record qui réjouissent les aviateurs français Airbus ou Boeing mais qui déplaisent aux organisations écologistes. Pour redorer l’image de l’avion, le Salon du Bourget cherche ainsi à s’affirmer comme le premier à se placer sous le signe de la décarbonation.

Des moteurs à hydrogène

L’Association internationale du transport aérien s’est donné l’objectif d’éliminer les émissions nettes de CO2 d’ici à 2050. Pour cela, il faudra utiliser des carburants d’origine non fossile, qui doivent permettre 65 % de réduction de CO2. Mais ces carburants sont six à sept fois plus chers que le kérosène et sont quasiment introuvables, comme l’explique Le Monde.

Dans cette optique, le Salon du Bourget mettra en avant l’avion nouvelle génération. Instrument politique et enjeu technologique, il est prévu pour être neutre en carbone en 2050. Il devrait ainsi être propulsé par des moteurs à hydrogène qui ne rejetteront que de la vapeur d’eau dans l’atmosphère. Avant d’arriver à ce prototype, idéalement pour le milieu des années 2030, l’avionneur Airbus veut d’abord construire un « avion ultrafrugal ».

Des technologies plus performantes

Le prochain avion devra moins consommer, en utilisant des carburants moins carbonés, poursuit Le Monde. Les carburants dits « durables » font partie de la solution, mais aussi des voilures de plus grande envergure, en matériaux composites pour mieux pénétrer l’air. Les ailes modifieront donc leur forme en fonction du régime de vol, pour permettre une bonne aérodynamie. Airbus réfléchit aussi à un autre concept : une « aile volante » propulsée à l’hydrogène, et qui intégrerait les moteurs dans l’appareil.

Pour lors, il s’agit de rendre les moteurs moins polluants et donc de modifier certaines composantes de l’avion comme le ventilateur ou la nacelle. Une technologie de revêtement pourrait aussi permettre de réduire leurs émissions. Il faut encore optimiser les trajectoires des avions et leur permettre de voler en formation en V par exemple, comme les oies, pour effectuer le même trajet simultanément. 

Enfin, les constructeurs cherchent à faire plus de prévention. Ils souhaitent développer une méthode qui prévoira les défaillances et l’usure des équipements, afin de les remplacer avant les pannes, et donc d’optimiser leur consommation d’énergie.