« L’Algérie rejette catégoriquement les ultimatums et les menaces », a déclaré le ministère des Affaires étrangères algérien ce jeudi 27 février, en réaction aux propos de François Bayrou comme le rapporte Le Figaro. La veille, le Premier ministre français avait fixé à l’Algérie un ultimatum de « un mois à six semaines », menaçant de revoir l’ensemble des accords bilatéraux sur les questions migratoires à l’issue du comité interministériel de contrôle de l’immigration.

« Toute remise en cause de l’accord de 1968 […] entraînera de la part de l’Algérie une remise en cause des autres accords et protocoles de même nature », a averti Alger. Cet accord, rappelons-le, accorde aux Algériens un statut particulier, voire exceptionnel, pour entrer et séjourner sur le territoire français. En accusant une « extrême droite française revancharde et haineuse » d’attiser les tensions, le ministère algérien des Affaires étrangères a déclaré, ce jeudi, qu’Alger avait fait preuve de « calme » et de « retenue » face à l’« escalade » des autorités françaises.

Des tensions sur la gestion des OQTF

Les appels à remettre en cause l’accord de 1968 surviennent dans un contexte de tension aiguë avec Alger, notamment après l’attaque terroriste de Mulhouse. Un Algérien de 37 ans, en situation irrégulière et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), est accusé d’avoir tué une personne à l’arme blanche et blessé sept autres. François Bayrou, le Premier ministre, a affirmé que « les victimes […] sont les conséquences directes du refus d’appliquer ces accords » avec l’Algérie, rappelant que le suspect avait été présenté « quatorze fois » aux autorités algériennes, qui ont constamment refusé de le reprendre.

Les relations entre Paris et Alger se sont considérablement détériorées depuis l’été 2024, à la suite de l’annonce du soutien de la France au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, un territoire en conflit. Ces tensions se sont encore amplifiées ces dernières semaines, notamment avec l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal en Algérie et celle de plusieurs influenceurs algériens en France, accusés d’apologie de la violence.