Alors que l’incursion de l’armée ukrainienne en Russie se poursuit, Kiev a appelé Moscou à accepter une “paix juste” mardi 13 août. Jeudi, l’ancien président de l’Assemblée nationale et ex-ministre des Transports et de l’Agriculture, Louis Mermaz, est décédé à l’âge de 92 ans. Le lendemain, l’Élysée a annoncé qu’Emmanuel Macron recevrait les présidents de groupe parlementaire et chefs de parti vendredi 23 août. Le président n’a toujours pas nommé de Premier ministre. Par conséquent, dimanche, La France insoumise a menacé de lancer une procédure de destitution contre Emmanuel Macron, l’accusant de ne pas respecter le résultat des dernières élections législatives du 7 juillet. Cependant, cette annonce ne fait pas l’unanimité au sein du NFP.
Négocier “une paix juste”
Une semaine après le début de son incursion en Russie, dans la région de Koursk, Kiev a appelé Moscou à accepter une “paix juste”. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, une armée régulière est entrée sur le territoire russe, rappelle franceinfo. Koursk sert de base arrière aux forces de Moscou pour mener la guerre dans l’est de l’Ukraine. Selon Guillaume Ancel, ancien officier de l’armée française et écrivain, les Ukrainiens se demandent si Vladimir Poutine peut être renversé par son propre régime, car ils le jugent dangereux. Dans l’hypothèse où il ne serait plus au pouvoir, des négociations auraient lieu immédiatement. S’il reste en place, les Ukrainiens vont tenter de pousser pour une négociation en disant que c’est dans l’intérêt des Russes de ne pas subir d’autres raids. Leur but est avant tout de dire aux Russes : « Vous avez intérêt à arrêter cette guerre. » Pour Vladimir Poutine, c’est un danger de ne plus être crédible, explique-t-il.
Le décès de Louis Mermaz
Proche de François Mitterrand, Louis Mermaz s’est éteint à l’âge de 92 ans, jeudi 15 août, relate BFMTV. Il avait été président socialiste de l’Assemblée nationale entre 1981 et 1986. Né en 1931, Louis Mermaz était agrégé d’histoire. Il avait commencé sa carrière politique à l’échelon local. Député de l’Isère en 1967, il avait ensuite été élu maire de Vienne, dans le même département. Président du Conseil général de l’Isère en 1976, il était entré au gouvernement en 1981. Il avait brièvement occupé le poste de ministre de l’Équipement et des Transports.
Une réunion pour un nouveau gouvernement
Le 23 août, Emmanuel Macron recevra les présidents de groupe parlementaire et chefs de parti en vue de la formation d’un nouveau gouvernement, a annoncé l’Élysée vendredi 16 août. “La nomination d’un Premier ministre interviendra dans le prolongement de ces consultations et de leurs conclusions”, a ajouté la présidence dans un communiqué. Celle-ci espère “avancer vers la constitution d’une majorité la plus large et la plus stable possible au service du pays”. L’Élysée, constatant que les Français avaient exprimé lors des élections législatives de juillet “une volonté de changement et de large rassemblement”, espère avec ce rendez-vous “continuer à avancer vers la constitution d’une majorité la plus large et la plus stable possible au service du pays”.
LFI menace de destituer Emmanuel Macron
Six semaines après le résultat des élections législatives, La France insoumise (LFI) hausse le ton dans un texte publié dans La Tribune dimanche 18 août. Elle y menace de lancer une procédure de destitution contre Emmanuel Macron, qualifié de “maître des horloges”. Le chef de l’État y est accusé de refuser “de prendre acte” du résultat du vote du 7 juillet. La coalition de gauche du Nouveau Front populaire (NFP), arrivée en tête, n’avait cependant pas de majorité absolue. Emmanuel Macron avait alors dit vouloir attendre de voir comment l’Assemblée nationale allait “se structurer” avant de nommer un nouveau Premier ministre. “Nous donnons à cette tribune un rôle concret d’avertissement solennel”, écrivent les cosignataires, dont le leader des insoumis Jean-Luc Mélenchon, le coordinateur du parti Manuel Bompard ou encore la patronne des députés LFI Mathilde Panot. Le chef de l’État “doit savoir que seront utilisés tous les moyens constitutionnels de le démettre plutôt que nous soumettre à son mauvais coup contre la règle de base de la démocratie : en France, le seul maître est le vote populaire”, poursuivent-ils.
Le reste du NFP rejette l’idée de destituer le président
La tribune publiée par LFI dimanche ne fait pas l’unanimité au sein de l’alliance de gauche, le NFP. Comme le rapporte France 24, plusieurs de ses membres ont publiquement annoncé ne pas soutenir l’initiative. Olivier Faure, le patron du PS, a écrit sur X que la proposition de destitution du président de la République “n’engage que leur mouvement”. Lui préfère privilégier le vote d’une motion de censure en cas de nomination d’un Premier ministre “qui ne serait pas conforme à la tradition républicaine”. Si elle dénonce “l’entêtement d’Emmanuel Macron qui continue à revendiquer qu’il ne changera pas de cap (…) chacun y réagit à sa manière”, a réagi Marine Tondelier, cheffe de file des Écologistes. Et d’ajouter : “Pour ce qui est des Écologistes, nous consacrons toute notre énergie à ce que Lucie Castets soit nommée dans les plus brefs délais”. Du côté du Parti communiste, on constate que “LFI choisit de se lancer dans la présidentielle dès maintenant. C’est leur choix”. “Pour nous ce n’est pas la priorité. Avant d’envisager une nouvelle présidentielle, faisons respecter le résultat des législatives”.