“Il n’est pas apte à la fonction de président”. Après la décision du Colorado il y a plus d’une semaine, c’est au tour de l’Etat du Maine d’exclure Donald Trump des primaires républicaines à cause de son rôle dans l’affaire du Capitole de janvier 2021. Au titre du 14e amendement de la Constitution, qui exclut de toute responsabilité publique les personnes s’étant livrée à des actes d’”insurrection”, l’Etat du Maine a pris la décision d’annoncer que Donald Trump ne figurerait pas sur les bulletins de vote lors des primaires républicaines.
La décision, qui est “un coup de tonnerre” pour 20 Minutes, n’a pas été “prise à la légère” selon les mots de la secrétaire démocrate du Maine Shenna Bellows, chargée des élections. Dans sa décision de 34 pages, cette dernière estime que l’attaque du Capitole avait été commise “sur ordre, en toute connaissance, et avec le soutien du président sortant.” Elle a ensuite expliqué : “Je suis consciente qu’aucun secrétaire d’Etat n’a jamais privé un candidat présidentiel de l’accès au scrutin sur la base de l’article 3 du 14e amendement. Cependant, je suis également consciente qu’aucun candidat à la présidence ne s’est jamais engagé dans une insurrection.” Le porte-parole de campagne de Trump a annoncé contester devant la justice la décision du Maine. Ainsi, un recours final devant la Cour suprême des Etats-Unis, la plus haute juridiction, pourrait avoir lieu.
Une décision inédite
Si la Cour suprême a le dernier mot, il s’agit tout de même d’une décision inédite, faisant suite à celle prise par le Colorado, une semaine auparavant. Le Monde indique que Donald Trump a rapidement réagi, en condamnant une décision prise selon lui par “une gauchiste radicale ardente partisane” de Joe Biden. Il a souligné : “Nous assistons en direct à une tentative de vol d’une élection et à la privation du droit de vote de l’électeur américain”.
Les primaires républicaines, prévues dans le Maine pour le mardi 5 mars 2024, pourraient donc pénaliser Trump s’il n’en fait pas partie. En effet, bien que le Maine ne dispose que de quatre voix électorales sur les 538 du scrutin national, il est l’un des deux Etats du pays à les diviser selon la répartition du vote. Son exclusion du scrutin pourrait ainsi le priver d’un atout majeur. Une différence avec le Colorado, dans lequel le président sortant avait été largement battu en 2020.
La décision a largement été condamnée du côté républicain, comme le sénateur texan Ted Cruz : “Les démocrates aiment tellement la démocratie qu’ils sont prêts à tout faire pour empêcher les électeurs de voter contre leur opposant.” Ou encore le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, qui n’a pas hésité à évoquer la crise migratoire à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique : “Cela ouvre la boîte de Pandore. Un secrétaire d’Etat républicain pourrait-il disqualifier Biden pour l’élection ? Car il a laissé 8 millions de personnes entrer illégalement.”
L’avenir de Donald Trump semble pour le moment incertain. Plusieurs procédures du même type sont en cours dans divers Etats du pays. Mais tant que la Cour suprême ne se sera pas prononcée, les bulletins devront inclure le nom de Trump, que cela soit dans le Colorado, comme dans le Maine.