Lundi 26 août, Emmanuel Macron a écarté l’hypothèse d’un gouvernement issu du Nouveau Front populaire (NFP), estimant que celui-ci ne permettrait pas d’assurer la "stabilité institutionnelle" du pays. Dans un communiqué, le chef de l’État a précisé qu’un gouvernement NFP serait "immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale". Il a demandé aux socialistes, aux communistes et aux écologistes de coopérer avec d’autres forces politiques afin de former une coalition. Un nouveau cycle de consultations pour trouver un Premier ministre est lancé dès mardi 27 août, rapporte franceinfo. Alors que la gauche a déjà exprimé son refus de participer à ces nouvelles consultations, quelles sont les options pour former un nouveau gouvernement ?
Un gouvernement d’union nationale
La première stratégie qui pourrait être adoptée par Emmanuel Macron et qui est soulignée par BFM TV est celle d’un gouvernement d’union nationale, sans La France insoumise (LFI), ni le Rassemblement national (RN). Les tractations qui ont repris mardi 27 août excluent ces deux partis politiques. Si un accord était trouvé, il s’agirait d’un "gouvernement dans lequel toutes les forces politiques, ou presque, sont représentées", explique Armel Le Divellec, professeur de Droit public à l’Université de Panthéon-Assas, au Figaro. Cependant, les partis politiques de gauche ont exclu de participer à un gouvernement d’union nationale, quand plusieurs dirigeants n’approuvent pas cette proposition. De plus, les différences de programmes entre les partis qui constituent l’Assemblée nationale semblent compromettre cette option.
Une alliance LR-Ensemble
Après avoir rejeté l’hypothèse du NFP au pouvoir, la coalition présidentielle Ensemble pourrait s’allier aux Républicains afin de trouver un pacte législatif. Ainsi, lors de son discours de rentrée, Laurent Wauquiez, président du groupe La Droite républicaine à l’Assemblée nationale, a affirmé "nous ne serons jamais du côté des extrêmes" et a épargné le parti d’Emmanuel Macron, souligne BFM TV. Cependant, un gouvernement formé par Ensemble et la droite républicaine pourrait faire l’objet d’une motion de censure des députés du NFP et du RN.
Un gouvernement technique
Cette hypothèse consiste à nommer des experts, des économistes, des haut-fonctionnaires, des diplomates, sans réel pouvoir politique, à la tête du pays. Selon Benjamin Morel, politologue et maître de conférences à l’université Paris II, interrogé par Public Sénat, cette solution est la plus probable "si vous n’avez pas de gouvernement qui parvienne à éviter une motion de censure". Un gouvernement technique serait chargé de gérer les affaires courantes, avant une nouvelle dissolution, qui sera possible dès juillet 2025. Cette option n’a jamais été expérimentée sous la Ve République et une censure serait possible, ne garantissant pas la stabilité du pays.
La destitution d’Emmanuel Macron ?
Dès l’annonce du rejet d’un gouvernement NFP, La France insoumise a publié un communiqué, lundi 26 août, indiquant qu’elle déposait une motion de destitution. Celle-ci doit être approuvée par le bureau de l’Assemblée nationale, où le NFP est majoritaire. Mais les autres partis de gauche, EELV, PCF et PS, n’ont pas dit qu’ils souhaitaient soutenir cette démarche. Si elle était approuvée, la motion de destitution devrait être adoptée en commission des Lois et par les deux tiers de l’Assemblée nationale et du Sénat, avant que la Haute cour ne se réunisse pour statuer.