Lundi 5 septembre, un nouveau procès historique s’est ouvert. Celui d’un autre attentat, survenu il y a un peu plus de six ans, quelques mois après ceux du 13 novembre 2015. Celui de l’attaque au camion sur la promenade des Anglais, à Nice où, en quelques minutes, 86 personnes ont perdu la vie et plusieurs centaines ont été blessées, le 14 juillet 2016. S’il se tient devant la cour d’assises spéciale de Paris, il est parallèlement retransmis en direct au Palais des Congrès de Nice dans deux salles de 500 et 200 sièges, une mise en oeuvre inédite.
Cette fois-ci, contrairement au procès des attentats de Paris et de Saint-Denis, où 14 hommes comparaissaient dans le box des accusés (la plupart pour des faits de “complicité d’association de malfaiteurs terroriste”), seuls trois comparaissent derrière les vitres, quatre autres comparaissent libres et un autre, actuellement détenu en Tunisie, précise L’Obs, sera jugé en son absence. Quant au conducteur du camion qui a foncé dans la foule, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, il a été abattu par les forces de l’ordre quelques minutes après le massacre.
Douleur toujours vive
La douleur des proches des 86 personnes, dont 15 mineurs, ayant perdu la vie lors de cette tuerie, est toujours vive. Anne Murris a perdu sa fille de 27 ans, Camille, lors de l’attentat. “C’est difficile, on revit tout. J’ai l’impression d’être renvoyée six ans en arrière, quand j’étais à la recherche de ma fille”, dit-elle à 20 Minutes. Le 14 juillet 2016, Véronique a perdu sa soeur et son mari : “On ne sera jamais soulagé, on ne pourra jamais calmer la colère et la douleur qui sont en nous. On nous a pris notre vie, nos conjoints, nos enfants, on ne pourra pas s’en remettre”.
Surtout, les victimes et proches de victime veulent savoir. Claude Lienhard, avocat de plusieurs victimes, précise auprès de 20 Minutes : “L’auteur principal est décédé, mais on sait qu’autour de lui, il y avait d’autres personnes qui l’ont aidé, qui ont fait que cet attentat soit possible par leur action ou leur inaction.” Au total, plus de 850 personnes se sont constituées parties civiles pour ce procès qui doit durer trois mois.