Le procès des attentats de Trèbes et de Carcassonne de 2018 s’est ouvert ce lundi 22 janvier à Paris. Six hommes et une femme, âgés de 24 à 35 ans, sont jugés pour “association de malfaiteurs terroriste criminelle” jusqu’au 23 février par une cour d’assises spécialement composée. Cela fait déjà six ans que le terroriste Radouane Lakdim, dealer de 25 ans originaire d’une cité de Carcassonne, radicalisé et fiché S, se rend sur un parking et tire sur deux hommes dans une voiture. Comme le précise BFM, l’un, âgé de 61 ans, décède tandis que le deuxième sera grièvement blessé.

L’homme poursuit vers Carcassonne, où il tire sur quatre policiers faisant leur footing et blesse gravement l’un d’eux. Il se dirige enfin vers Trèbes, où il tue le chef boucher du Super U, puis un client. Il crie “Allah akbar”, avant de prendre en otage Julie Grand, une agente de 39 ans. Il lui ordonne d’appeler la gendarmerie.

Le sacrifice d’Arnaud Beltrame

Une heure plus tard, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, 44 ans, entre et convainc le djihadiste de le prendre en otage à la place de Julie Grand. Lorsque le GIGN pénètre dans le Super U, Arnaud Beltrame est grièvement blessé au cou et décèdera à l’hôpital. L’attentat avait été revendiqué par l’organisation de l’État islamique, mais Le Figaro précise que l’enquête n’avait pas permis d’identifier des liens entre l’organisation terroriste et l’assaillant.

Les sept accusés ne se verront pas reprocher juridiquement une complicité dans ces assassinats. Baghdad Haddaoui, âgé de 35 ans, est accusé de non-dénonciation de crime terroriste, Sofiane Manaa, 32 ans, est poursuivi pour détention d’armes, tandis que les cinq autres sont essentiellement poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Reda El Yaakoubi, 34 ans, est accusé d’avoir eu connaissance “du caractère radicalisé de Radouane Lakdim et de sa proximité avec les idées de l’État islamique prônant la commission d’attentats sur le territoire national”. Pourtant, il aurait accepté et maintenu le terroriste “au sein du groupe criminel qu’il dirigeait, centré sur le trafic d’armes et de stupéfiants, en lui donnant ainsi accès à des moyens financiers ayant permis le financement et la réalisation du projet d’attentat”, “en fournissant un moyen de transport pour l’acquisition d’un poignard” et “en mettant (à la disposition de Lakdim) des armes dont certaines ont été reprises par le groupe criminel après l’attentat”.

De son côté, Ahmed Arfaoui, beau-frère de Lakdim, aurait dissimulé des armes après l’attentat. Sofian Boudebbouza, 25 ans, aurait renforcé la radicalisation de son ami et partagé ses convictions djihadistes. Samir Manaa, 28 ans, a accompagné son ami Radouane Lakdim pour aller acheter un couteau de chasse quelques jours avant l’attentat. La compagne de Lakdim, Marine Pequignot, 24 ans, partageait l’idéologie du terroriste et aurait approuvé son passage à l’acte.

Mardi, le colonel Sébastien Gay, le supérieur d’Arnaud Beltrame, prendra la parole devant la cour d’assises spéciale de Paris. Il s’est exprimé sur franceinfo en soulignant le geste “héroïque, incontestablement”, d’Arnaud Beltrame.