Un rapport réalisé par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne montre une progression des comportements racistes entre 2016 et 2023. Pour arriver à cette conclusion, elle a enquêté dans treize pays. Le document, publié mercredi 25 octobre, précise qu’en 2016, année de publication du précédent rapport, 39 % des personnes sondées déclaraient “avoir été victimes de racisme au cours des cinq [dernières] années”. Désormais, elles sont 45 % à être dans ce cas, chiffre franceinfo.

Ces actes sont d’autant plus problématiques que cette “discrimination reste invisible”. Seuls 9 % des victimes la signalent, d’après le rapport. Pourtant, 30 % des sondés affirment avoir été victimes de harcèlement raciste et 31 % de discrimination au travail. Enfin, quelque 12 % des sondés déclarent avoir été arrêtés par la police au cours de l’année précédent l’enquête. Parmi eux, 58 % estiment avoir été victimes de profilage racial. En France, notamment, cette pratique est très régulièrement dénoncée par le Défenseur des droits.

D’importantes disparités

Dans l’Hexagone, justement, la part des personnes noires expliquant avoir été victimes de discrimination raciale est de 37 %. Un taux moins élevé qu’en 2016 (46 %). En revanche, 48 % des personnes sondées disent avoir subi un profilage racial de la part de la police. Dans les douze autres pays étudiés, les situations sont très variables. En Allemagne, 76 % des personnes noires interrogées déclarent avoir été victimes de racisme. En Autriche, 72 % sont dans la même situation. Ce taux passe à 56 % en Belgique et chute à 26 % au Portugal.

Dans ce contexte, l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne appelle les États membres à “appliquer correctement la législation en matière de lutte contre la discrimination”. Elle les encourage également à élaborer des “politiques spécifiques” et à “recueillir des données sur l’égalité, y compris sur l’origine ethnique ou raciale”. En France, cette pratique revient souvent au cœur des débats, mais est interdite. Sur la question du profilage racial, l’organisme invite les pays à “prendre des mesures pour prévenir et éradiquer les pratiques institutionnelles et la culture discriminatoires de la police”.