La Fondation John BOST accueille de nombreuses personnes en situation de handicap, mais également des personnes âgées dépendantes. L’émergence de nouvelles technologies améliore leur accès aux soins. Elle doit toutefois s’accompagner d’une réflexion permanente sur l’équilibre à tenir entre sécurité, qualité et optimisation des soins, et enjeux éthiques.
Des outils au bénéfice des personnes accompagnées
Les exemples sont nombreux, au service direct des usagers : piluliers connectés, systèmes domotiques pour détecter les chutes, téléconsultation, téléexpertise… Les piluliers connectés améliorent l’observance thérapeutique, réduisent les erreurs de prise et optimisent l’efficacité des traitements. La téléexpertise permet d’obtenir, à distance, des avis médicaux spécialisés. La téléconsultation propose une consultation médicale « classique » à distance.
Au sein des établissements et services de la Fondation John BOST, ces outils sont utiles. La télémédecine épargne les contraintes liées aux déplacements et réduit les délais d’attente mais elle nécessite une adaptation permanente aux capacités des personnes. Ainsi, lorsque le patient n’est pas autonome, la téléconsultation requiert souvent la présence d’un professionnel ; il utilise les outils médicaux connectés ou transmet les informations médicales nécessaires. Certains dispositifs relèvent d’une évolution des outils métiers et améliorent la qualité des soins. Ainsi, les « douchettes » qui flashent un codebarre sur un pilulier garantissent une meilleure traçabilité, respectent l’identitovigilance lors de l’administration des traitements et font gagner du temps aux professionnels. L’ergonomie des logiciels métiers, l’interopérabilité des systèmes d’information restent des domaines dans lesquels le secteur sanitaire et médicosocial peut progresser. La demande émane des professionnels et les pouvoirs publics y ont répondu par le plan ESMS numérique1 et le service « Mon espace santé ».
Une surveillance éthique permanente
Le déploiement de tous ces outils fait l’objet d’une veille éthique constante. La télémédecine, par exemple, ne doit pas renforcer l’isolement des personnes en situation de handicap. En effet, la dématérialisation des soins peut entraîner une diminution des interactions humaines et avoir un impact négatif sur le bien-être et la santé mentale des résidents. Il est important d’alterner soins à distance et soins en présence. De la même façon, il convient d’envisager tout nouvel outil métier avec et pour les personnes. Chaque innovation doit susciter une réflexion en interne et en externe, associer des personnes de tous horizons, s’inspirer des expérimentations rapportées et prendre en compte l’ergonomie, la sécurité des soins, la rapidité et la facilité d’usage, ou encore le soutien à l’autodétermination. Ces valeurs, non exclusives, sont discutées fréquemment au sein des comités éthiques de la Fondation John BOST.
Dr Étienne Pot, direction médicale, Fondation John BOST
1 Le programme ESMS numérique vise à généraliser l’utilisation du numérique dans les établissements et services médicosociaux (ESMS).