« Je m’appelle Morad. Je viens d’Annemasse, près de la frontière suisse. J’avais une vie de famille et un travail.  

J’ai décroché un CAP de peintre en bâtiment. J’ai travaillé plus de 20 ans dans le milieu. Je vivais une vie paisible avec ma femme et ma fille. Mais les problèmes ont commencé quand mes relations avec mon épouse se sont détériorées. La vie de couple n’a pas tenu et ma femme m’a mis à la porte. La séparation et l’éloignement avec ma fille m’ont gravement fragilisé : j’ai été incarcéré jusqu’en 2017. A la « sortie sèche » de prison, c’est-à-dire sans accompagnement, j’ai décidé de reconstruire une nouvelle vie dans différentes villes de France comme Bordeaux, Limoges, Toulouse et finalement Marseille.  

Mais cela n’a pas été aussi facile : sans emploi et sans logement, sans soutien de ma famille, j’étais déboussolé. J’ai basculé dans l’extrême précarité. J’ai connu la vie à la rue à Marseille ; ici aussi l’hébergement […]