Du « chantage » : c’est ainsi que Jean-René Moret, pasteur de l’Église évangélique de Cologny, juge la situation. Le 27 mars, le Tribunal fédéral suisse a rejeté le recours de la communauté évangélique genevoise membre de la FREE et du REG. Le recours concernait le refus de célébrer des baptêmes sur une plage publique du Lac Léman, demande formulée au canton en 2022. La raison invoquée par Genève : l’Église évangélique de Cologny n’a pas signé de déclaration d’engagement et n’entretient donc pas de relations avec l’État, rapporte la RTS. Ce type de déclaration engage les communautés religieuses à « reconnaître que l’ordre juridique suisse l’emporte sur toute obligation religieuse qui lui serait contraire, en particulier en matière de droit de la famille ». Un tel baptême serait donc possible pour l’Église protestante de Genève, par exemple (à noter que l’État voudrait l’interdire aussi aux organisations reconnues, mais que sur ce point, le Tribunal fédéral lui donne tort).
Jean-René Moret, contacté, témoigne de sa surprise et de sa déception : « Il y a un droit à la liberté religieuse et d’utiliser le domaine public de manière raisonnable. Là, on perd ce droit si on ne veut pas entretenir de relations avec l’État. » Selon le pasteur, Genève attente donc à sa propre laïcité, inscrite dans sa Constitution : « L’État choisit quelles organisations religieuses peuvent exercer leurs droits fondamentaux. Cela crée une quasi-obligation […]