Quelles évolutions constatez-vous dans l’usage des bâtiments cultuels de l’EpudF ? Quel accompagnement et quelles solutions l’Union nationale propose-t-elle aux Églises locales ?

Michel Mazet : D’abord, un certain nombre d’Églises locales font appel à l’Union nationale sur des questions immobilières, souvent pour demander de l’argent. On a une politique relativement simple : s’il n’y a pas une communauté pour faire vivre le bâtiment, s’il n’y a pas un projet d’Église avec la demande de financement, nous ne donnons pas d’argent et nous incitons fortement les Églises locales à se séparer de leurs bâtiments. Car même quand les temples appartiennent aux communes, il y a des frais. La commune n’entretient que le « clos et le couvert » ; tout ce qui est intérieur, chauffage, assurance… est à la charge de l’Église.

Ensuite, nous sommes interpelés pour des rénovations. S’il y a une vie d’Église, des activités, alors nous entrons dans une logique de rénovation intérieure des bâtiments, de rénovation énergétique, d’accueil des différents handicaps (surdité, accès mobile…). Et aussi de réaménagement pour faire des temples des espaces modulaires, utilisables dans le cadre d’ouverture dans la semaine, avec une entrée plus conviviale, par exemple.

Enfin, on a quelques cas, très rares, de constructions de temple. Soit des destructions et reconstructions entraînées par des plans d’urbanisme, soit des adaptations ou la nécessité d’agrandir dans des zones de périurbanisation.

Pour tout cela, des aides sont possibles, qui proviennent du fonds immobilier de l’Union nationale. Et depuis 2, 3 ans, nous donnons en subventions entre 1 et 2 million(s) par an, qui vien(nen)t de legs reçus par l’Union que nous affectons à l’immobilier, mais aussi de ventes de biens de l’Union. Des fondations étrangères contribuent également.

Agathe Lafont : Nous avons aussi la volonté d’aider les paroisses à construire leur stratégie immobilière, de les accompagner pour savoir quels lieux privilégier, qu’ils soient adaptés à leur vie.

J’ai fait quelques visites. De ce fait, en écoutant un consistoire, en observant la façon qu’ont les paroisses de travailler ensemble, on avance aussi sur la mutualisation, afin d’économiser des fonds en travaux. Cela dépend du maillage des paroisses, de leurs relations, des régions…

Michel Mazet : Ce qu’on appelait les terroirs protestants (Cévennes, Tarn, Poitou, Drôme, Ardèche), qui se sont vidés, ce sont aujourd’hui des régions qui ont plutôt tendance, au niveau démographie, à inverser le mouvement. Mais ceux qui arrivent dans les villages ne sont pas des protestants ! Il faut donc pouvoir utiliser ces temples de façon différente : les ouvrir l’été, varier les activités… Ce sont très souvent des temples communaux, donc avec moins de charge financière que dans d’autres lieux.

Certaines régions ont bien acté qu’il fallait se séparer de temples (en gros, le Sud, le Poitou). Par contre, il est difficile de faire passer ce message dans la région de […]