L’Inde a frappé des sites, qu’elle considère comme « terroristes » au Pakistan avec des missiles, mardi 6 mai. Ces frappes sont une réponse à l’attentat meurtrier commis le 22 avril au Cachemire indien qui avait fait 26 morts, principalement des hommes hindous, a indiqué le gouvernement indien. Le Pakistan a répliqué, donnant lieu à un échange de tirs dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 mai. L’Inde a indiqué que les tirs de l’artillerie pakistanaise avaient fait 12 morts et 38 blessés dans le village cachemiri indien de Poonch, rapporte France 24. De son côté, le Pakistan a fait état d’au moins 26 morts et 46 blessés après les frappes indiennes. Il a dénoncé un « acte de guerre ». Le pays dit avoir répliqué aux bombardements pour « défendre l’intégrité territoriale » du pays.

Les échanges de tirs ont notamment eu lieu autour de Poonch, visé par des obus pakistanais. De violentes explosions ont aussi été entendues autour de Srinagar, principale ville de la partie indienne du Cachemire. Deux semaines après l’attaque qui avait fait 26 morts à Pahalgam, dans la partie indienne du Cachemire, l’Inde a donc répliqué dans la nuit de mardi à mercredi. Elle a tiré des missiles sur neuf sites qui abritaient, selon elle, des « infrastructures terroristes », indique L’Express. De son côté, le Pakistan s’est défendu de toute implication dans l’attentat le plus meurtrier visant des civils au Cachemire depuis plus de vingt ans. L’un des sites visés par l’Inde est la mosquée Subhan, dans le Penjab pakistanais. Les villes de Kotli et Muzaffarabad, à 120 et 130 km de la capitale Islamabad, ont également été visées. Le Pakistan a répliqué avec des tirs d’artillerie en visant plusieurs points du territoire indien.

L’Inde et le Pakistan possèdent l’arme nucléaire

Par ailleurs, mardi, avant les premières frappes, le Premier ministre indien, Narendra Modi, avait dit vouloir « couper l’eau » des fleuves qui prennent leur source en Inde pour aller au Pakistan. Au lendemain de l’attentat, l’Inde avait annoncé suspendre sa participation à un traité de partage des eaux signé en 1960 avec son voisin. Mardi 6 mai, le Pakistan avait accusé l’Inde de modifier le débit du fleuve Chenab, l’un des trois placés sous le contrôle du traité. Ce document donne l’autorisation à l’Inde d’utiliser les fleuves partagés pour ses barrages ou ses cultures, mais lui interdit de détourner des cours d’eau ou d’altérer le volume de l’eau.

Cette montée des hostilités inquiète alors que les deux pays, qui se disputent le Cachemire depuis 1947, possèdent l’arme nucléaire. « Le monde ne peut pas se permettre une confrontation militaire », a plaidé le porte-parole du secrétaire général de l’ONU. La Chine a demandé aux deux pays de « rester calmes, à faire preuve de retenue et à éviter de prendre des mesures qui compliqueraient la situation ». L’Union européenne a appelé l’Inde et le Pakistan à la « désescalade » après l’épisode le plus violent entre les deux pays en vingt ans. Invité de TF1, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a dit « comprendre l’aspiration de l’Inde à se protéger contre le fléau du terrorisme », mais a appelé « l’Inde comme le Pakistan à la retenue pour éviter l’escalade et évidemment la préservation des civils ». Le Pakistan a demandé à la communauté internationale de « reconnaître la gravité des actions illégales et non provoquées de l’Inde et à lui faire rendre des comptes ». L’Allemagne a ouvert une cellule de crise, tandis que l’Iran a exprimé sa « profonde préoccupation face à l’escalade des tensions ».