Ils sont 140, entre 14 et 18 ans, détenus dans la prison centrale de Yaoundé. « Cet établissement a été conçu pour accueillir 800 prisonniers, il en compte aujourd’hui 4 500. Rien n’a été prévu pour les mineurs », explique Florence Ngo Hongla, directrice d’Emined, association venant en aide aux mineurs détenus du Cameroun.
La surpopulation carcérale implique promiscuité, mauvaises conditions d’hygiène, manque de nourriture… « Les détenus se retrouvent privés de tous leurs droits, y compris à la santé, ou à l’éducation », déplore la responsable. Les jeunes, principalement des garçons, sont majoritairement incarcérés pour des délits mineurs : vol à l’étalage ou à l’arraché, incivilités… Ou défaut de papiers. « La plupart sont issus de familles pauvres. Si la demande d’un acte de naissance n’a pas été faite trois mois après l’accouchement, la procédure implique un acte judiciaire et est coûteuse, donc les familles ne la font pas. » Les avocats commis d’office, que l’État tarde à rémunérer, ont démissionné : sans défense active, les détentions de ces ados se […]