Au Canada, Mark Carney a été élu à la tête du Parti libéral au pouvoir, dimanche 9 mars, après avoir recueilli 85,9% des voix des militants. Il va devenir officiellement Premier ministre en succédant à Justin Trudeau, issu du même parti et en poste depuis près de dix ans, qui a présenté sa démission début janvier 2025. À 59 ans, Mark Carney, ancien banquier, va accéder au pouvoir sans avoir été député et sans avoir d’expérience au sein d’un gouvernement. Père de quatre filles, il est né de deux enseignants et a grandi dans l’Ouest du Canada. Il parle mal le français, langue importante dans le pays officiellement bilingue, ce qui a suscité plusieurs critiques.
Formé à Harvard et à Oxford, il a promis de « remettre l’économie sur des rails », rapporte franceinfo. Le Canada est confronté à une forte inflation, mais aussi à une crise des services publics et du logement. Mark Carney a dirigé deux banques centrales, celles du Canada, de 2008 à 2013, durant la crise financière, puis celle d’Angleterre de 2013 à 2020, période marquée par le Brexit. Ses décisions en tant que gouverneur de la banque du Canada ont notamment été saluées. Cette expérience est souvent mise en avant par Mark Carney, qui avait déclaré lors du lancement de sa campagne : « J’ai aidé à gérer plusieurs crises et j’ai aidé à sauver deux économies ». Il a également été envoyé spécial des Nations unies pour le financement de l’action climatique et se refuse à opposer économie et écologie.
Mark Carney s’oppose à Donald Trump
Le futur Premier ministre a déjà affirmé sa position face aux États-Unis. En effet, depuis sa réélection, Donald Trump a imposé des droits de douane sur des produits canadiens et a affirmé que le Canada devrait devenir le « 51e État américain ». « Les Américains veulent nos ressources, notre eau, notre terre, notre pays », a prévenu Mark Carney lors de son discours célébrant sa victoire. Selon lui cette posture américaine représente « la plus grave crise de l’époque » et présage « des jours sombres provoqués par un pays auquel nous ne pouvons plus faire confiance ».
Catholique pratiquant, il affrontait Chrystia Freeland, ex-ministre des Finances, pour prendre la tête du Parti libéral. Ils défendaient des programmes semblables tels que la réduction des impôts des classes moyennes. Il n’est pas associé à l’ère Trudeau et les électeurs lui font confiance pour résoudre la crise du logement pour laquelle il a défendu la construction de maisons préfabriquées. S’il veut rester en poste dans les prochains mois, Mark Carney devra battre l’ultraconservateur Pierre Poilievre aux élections générales qui sont prévues fin avril ou début mai, mais qui peuvent se tenir au plus tard en octobre. Selon un sondage, le chef du Parti libéral est le choix préféré des Canadiens pour tenir tête au président américain, indique Le Figaro. Au total, 43% des sondés le plébiscitent contre 34% pour Poilievre, dont les idées « anti woke » se rapprochent de celles de Trump.