Ce mardi 18 juillet, la canicule frappe la France et atteint même les 40°C dans le sud-est de la France. En Espagne, la situation est encore plus extrême, car l’Agence météorologique nationale (Aemet) évoque un mercure qui pourrait dépasser les 44 °C dans la région de Cordoue en Andalousie. Ces températures se situaient lundi « de 5 à 10 °C au-dessus de la moyenne dans une bonne partie de l’intérieur de la péninsule et des Baléares ».

Alors que l’Europe se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale, les villes doivent désormais faire face à la hausse brutale des températures. Certaines zones urbaines sont quasi suffocantes, comme à Paris où l’association Aux Arbres citoyens enregistrait presque 60 °C sur le bitume de la place de l’Opéra en juillet 2022.

Comme l’explique Le Parisien, la chaleur emmagasinée par les matériaux, comme l’asphalte, le béton et la pierre, ne se contente pas de rester sur les surfaces, mais rayonne tout autour. Elle augmente donc ainsi la température de la zone et crée un phénomène d’îlots de chaleur.

Végétaliser les villes  

Pour faire face au problème, Paris a lancé un projet pilote au printemps 2023 pour changer l’asphalte de certaines rues. Il est censé réduire la chaleur, car il améliore l’albédo, le pouvoir réfléchissant d’une surface. L’absorption du rayonnement solaire est limitée avec 1 °C en moyenne depuis la pose du revêtement.

Mais la meilleure solution reste encore la végétalisation urbaine. De plus en plus de villes végétalisent des bords de route, des axes piétons et des quartiers entiers, comme le détaille RadioFrance. À Lyon, la rue Garibaldi est par exemple aujourd’hui garnie de verdure, à la suite des travaux entamés en 2014. Des platanes et des chênes ont été plantés de chaque côté de la route pour apporter de l’ombre et rafraîchir l’atmosphère. Car les arbres en bordure de route peuvent faire baisser de 2 ou 3 °C la température.

Les cours d’école font partie des zones les plus goudronnées et irrespirables. La municipalité de Tours a donc lancé un plan « écoles en transition » de 73 millions d’euros pour végétaliser les espaces de jeu des enfants. Certaines écoles, trop énergivores, seront même entièrement reconstruites.

Repenser la forme des espaces

D’autres villes, notamment dans le sud de l’Europe, investissent dans de grandes voiles en tissu au-dessus des rues piétonnes ou peignent les bâtiments en blanc, pour moins emmagasiner la chaleur. Et les points d’eau germent un peu partout dans les grandes villes : à Paris, on compte 1 200 fontaines et une cinquantaine de brumisateurs.

Les cours d’eau des villes permettent également de réduire les îlots de chaleur. Certains ont été remis à l’air libre dans des communes en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne, en Bretagne ou encore à Marseille. Selon l’Ademe, citée par 20 Minutes, chaque fois que l’on désimperméabilise 50 mètres, on gagne un degré de fraîcheur.

D’autres solutions plus radicales sont possibles, en repensant la forme des villes. Les rues, constructions et espaces libres doivent être repensés pour favoriser la circulation des vents, limiter la capture de chaleur et créer de l’ombrage le jour, selon l’Ademe. Des rues étroites avec des passages couverts permettent notamment d’avoir un peu de fraîcheur, au milieu de cet été caniculaire.