Nous utilisons notre téléphone et notre ordinateur quotidiennement, sans trop comprendre quelles conséquences environnementales cela implique. Depuis lundi 9 octobre, l’Arcep et l’Arcom, les deux régulateurs de l’audiovisuel, du numérique et des télécoms, se sont fixé l’objectif de créer des recommandations pour des pratiques plus sobres. Les organismes ont lancé une consultation publique pour établir un socle commun de bonnes pratiques à diffuser et mettre en place dans les industries.

Il s’agit de sensibiliser à la réduction de l’empreinte environnementale des applications internet. Streaming, logiciels, réseaux sociaux et photos sont gourmands en énergie : malgré leur caractère immatériel, ils reposent sur des infrastructures et des équipements, et donc l’exploitation de ressources, comme le rappelle l’Arcom sur son site.

La consommation du streaming

Le numérique représente 2, 5 % de l’empreinte carbone en France et génère d’autres conséquences environnementales comme l’épuisement des ressources abiotiques (les métaux et les minéraux, en particulier). D’ici 2030, si rien n’est fait pour réduire l’empreinte environnementale du numérique, son empreinte carbone pourrait presque doubler selon une étude de l’Ademe, l’agence publique de la transition écologique.

Côté téléphones, tablettes et ordinateurs, des initiatives sont déjà mises en place car certains modèles sont en matériaux recyclés et les utilisateurs commencent à réguler leur consommation électrique, relève franceinfo. Mais les services internet sont de plus en plus énergivores. Le streaming est aujourd’hui particulièrement polluant, car il représente plus de 50% du trafic internet, et cette proportion ne cesse d’augmenter. Il sollicite des serveurs, des câbles, des antennes, des minerais…

Des solutions pour réduire l’empreinte environnementale

L’intelligence artificielle est encore plus problématique. La mise à jour d’un simple modèle d’IA peut absorber l’équivalent de la consommation de 100 foyers américains sur un an. Et chaque modèle doit faire l’objet d’un entraînement régulier pour intégrer de nouvelles informations, ce qui conduit à solliciter constamment les serveurs.

Pour réduire l’empreinte carbone, franceinfo aborde plusieurs solutions en cours de développement : améliorer la qualité des algorithmes, écrire des programmes plus optimisés qui consomment moins de ressources. Les géants du streaming comme Netflix ou Amazon Prime, ont déjà compressé leurs vidéos pour qu’elles occupent moins de stockage et de bande passante sur le réseau. Mais ils pourraient agir davantage, en arrêtant le démarrage automatique des vidéos ou en proposant des qualités plus faibles sur les mobiles.

La consultation publique menée par l’Arcep et l’Arcom a une capacité limitée pour faire plier les géants du web. Ses recommandations n’auront pas valeur de contrainte pour les industries. Mais les entreprises qui adopteront de bonnes pratiques pourraient bientôt obtenir un label de sobriété énergétique.