L’observatoire Copernicus a publié son rapport sur l’état du climat européen en 2024, mardi 15 avril. « À l’échelle mondiale, 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée et la première où la température moyenne a dépassé de plus de 1,5 °C celle de l’ère préindustrielle », a rappelé le rapport en introduction. Les dix dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, alors que les émissions de dioxyde de carbone et de méthane continuent d’augmenter. Selon l’observatoire, les effets du changement climatique sont déjà visibles en Europe. « Depuis les années 1980, l’Europe s’est réchauffée deux fois plus vite que la moyenne mondiale », a souligné Copernicus dans son rapport. Les conséquences de ce dérèglement climatique se traduisent par des « précipitations extrêmes qui provoquent des inondations catastrophiques et les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes et sévères ».
Le contraste est sévère entre le climat des différentes régions d’Europe. Ainsi, l’Est de l’Europe a connu des jours ensoleillés et chauds, avec une « partie de l’année marquée par des températures supérieures à la moyenne ou des records de chaleur ». Dans les régions occidentales d’Europe, les températures ont davantage varié, mais 2024 a été l’une des dix années les plus humides enregistrées depuis 1950. Les débits de certains cours d’eau ont été plus élevés que jamais, notamment au printemps et à l’automne, ce qui a pu conduire à des inondations dans certains pays. En 2024, les événements climatiques ont engendré de nombreux dégâts à travers l’Europe. Selon l’observatoire, au moins 335 personnes sont mortes en raison des tempêtes et des inondations qui ont touché au total 413 000 personnes. De plus, 42 000 personnes ont été affectées par des incendies. Les pertes de ces événements sont estimées à 18,2 milliards d’euros pour l’année 2024, dont 85% sont attribués aux inondations.
Une adaptation nécessaire à ce nouveau climat
Des records de chaleur ont aussi été battus en 2024. « Le nombre de jours et de nuits tropicales marqués par un ‘fort stress thermique’ a atteint un niveau record », a indiqué Copernicus. Le sud-est de l’Europe a connu son été le plus sec depuis 12 ans, avec des précipitations inférieures à la moyenne et un indice de sécheresse record. Selon le GIEC, une augmentation de la température de 1,5°C pourrait entraîner 30 000 décès par an en Europe, à cause de la chaleur extrême. Avec l’augmentation de la température, les glaciers fondent rapidement, notamment dans les Alpes.
Pour s’adapter à ce changement climatique, les villes européennes deviennent de plus en plus résilientes, mais que des efforts doivent encore être fournis. « Il est urgent d’agir, notamment en ce qui concerne les risques d’inondation », a détaillé le rapport. Lors d’une conférence de presse, Celeste Saulo, secrétaire générale de l’Organisation météorologique mondiale a souligné que « chaque fraction de degré est importante, en termes de risques pour nos économies, de perturbations pour notre société, de dommages pour nos écosystèmes et de menaces pour nos enfants et petits-enfants ». Citée par franceinfo, elle a rappelé que « l’adaptation au climat n’est pas une option pour l’avenir, c’est une nécessité bien réelle. Aujourd’hui, pas demain ».